A Genève, le procès des affaires guinéennes de Beny Steinmetz s’annonce houleux

Vendredi 8 janvier 2021

Afrique

A Genève, le procès des affaires guinéennes de Beny Steinmetz s’annonce houleux

Le milliardaire franco-israélien et deux autres protagonistes, accusés d’avoir versé des pots-de-vin aux dignitaires en place à Conakry afin de décrocher des contrats d’exploitation minière, comparaissent dès lundi devant le Tribunal correctionnel. Tout est contesté et la dispute programmée

Fati Mansour Publié jeudi 7 janvier 2021 à 17:08 Modifié jeudi 7 janvier 2021 à 18:19

Les collines de Simandou. L’évocation de cette région montagneuse et verdoyante de la Guinée n’a plus grand-chose de poétique. Ses gisements de fer tant convoités seront au cœur du procès qui doit s’ouvrir le 11 janvier devant le Tribunal correctionnel de Genève. Sur des bancs séparés pour cause de pandémie prendront place trois prévenus, dont un très gros poisson. Beny Steinmetz, milliardaire franco-israélien de 64 ans, établi un temps sur les bords du Léman, est accusé d’avoir versé quelque 10 millions de dollars de pots-de-vin à la jeune épouse du président de l’époque, feu Lansana Conté, pour chasser un concurrent et faire main basse sur les licences de prospection et d’exploitation minières. Les débats promettent de belles empoignades. La défense conteste tout et surtout la manière avec laquelle cette longue enquête a été menée.

[…] Des flèches en guise d’entrée

La première matinée est réservée à une déferlante de questions préjudicielles. L’occasion pour la défense de planter un décor qualifié de trouble et de dire tout le mal qu’elle pense des méthodes volontaristes du procureur Claudio Mascotto (désormais juge à la Chambre administrative) et de certains de ses voyages non protocolés et non détaillés, au motif que ceux-ci visaient uniquement à coordonner et faire avancer l’entraide judiciaire dans un dossier occupant des enquêteurs sur quatre continents. Le magistrat aurait pu user d’une suppléance pour requérir au procès, mais il a finalement renoncé à l’exercice. Un tandem, formé du premier procureur Yves Bertossa et de la procureure Caroline Babel Casutt, hérite de la patate chaude. Lire la suite.

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