« Affaire Pegasus » : un an après, le crépuscule de NSO Group

Lundi 18 juillet 2022

Pixels Projet Pegasus

« Affaire Pegasus » : un an après, le crépuscule de NSO Group

Par Martin Untersinger et Damien Leloup Publié aujourd’hui à 06h30

Récit Depuis les révélations du « Projet Pegasus » en juillet 2021, l’entreprise israélienne fait face à une crise sans précédent, entre de multiples révélations sur l’utilisation de son logiciel espion, ses difficultés financières et de nombreux procès.

Sous les stroboscopes, les hommes et les femmes de NSO Group dansent. En cette fin de novembre 2021, la fête annuelle que donne pour Hanoukka le fabricant israélien du logiciel espion Pegasus bat son plein. Habituée à une insolente santé financière, l’entreprise a pris l’habitude de mettre tous ses employés dans un avion pour une destination exotique à l’autre bout de la planète. Cette année comme la précédente, pandémie oblige, ils doivent se contenter d’un superbe hôtel de la station balnéaire d’Eilat, sur les bords de la mer Rouge.

La journée, les employés flânent entre la piscine et le bar, un verre ou un cigare à la main, sous les palmiers et le soleil du mois de novembre. Le soir, leur patron Shalev Hulio, en tee-shirt et rangers, fait une apparition sur une grande scène futuriste où trône le logo de l’entreprise. Puis, les bras en l’air, les hommes et les femmes de NSO Group dansent comme si les semaines qui viennent de s’écouler n’avaient pas été, pour leur entreprise, les plus compliquées de ses onze années d’existence. Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Projet Pegasus » : révélations sur un système mondial d’espionnage de téléphones

La crise a commencé le 18 juillet avec les publications du « Projet Pegasus ». Coordonnés par le réseau international de médias Forbidden Stories et avec l’aide d’Amnesty International, Le Monde et seize autres rédactions ont révélé le dévoiement systématique du logiciel espion Pegasus, le produit phare de NSO Group. Activistes, journalistes, politiques… En France, en Inde, en Hongrie, au Maroc ou en Azerbaïdjan, les téléphones de dizaines de membres de la société civile ont été infectés par ce puissant logiciel espion pour smartphone, et des centaines d’autres ont été ciblés.

Ce n’est pas la première fois que la presse et des chercheurs spécialisés font la lumière sur les abus de ce puissant outil de surveillance. Mais jamais autant de victimes n’avaient été mises a Lire la suite.

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