Affaire Petrobras : la justice suisse sollicite une aide internationale

Lundi 18 avril 2016

Affaire Petrobras : la justice suisse sollicite une aide internationale

Brésil Un nombre record d’avocats helvétiques a été mandaté pour défendre des Brésiliens accusés de blanchiment d’argent en Suisse.

La plus grande enquête jamais réalisée par le Ministère public de la Confédération (MPC) avance. L’instance policière et judiciaire fédérale a procédé dans le cadre de l’affaire Petrobras à des demandes d’entraides judiciaires auprès des Pays-Bas, du Liechtenstein et de Panama. La Suisse - surtout Genève - est une pièce si centrale pour le blanchiment de l’argent sale brésilien qu’une « joint investigation team » entre les justices helvétique et brésilienne a été mise en place.

Une gigantesque affaire de corruption impliquant la multinationale Petrobras, de nombreuses autres sociétés et des politiciens de haut rang ternit la réputation du Brésil. Si Dilma Rousseff n’est pas impliquée directement dans ce scandale, des dirigeants de son parti le sont jusqu’au cou. Comme ceux d’autres partis, d’ailleurs.

« Watergate puissance dix »

Depuis que la justice brésilienne a lancé son enquête en mars 2014, il ne se passe pas un mois sans qu’une importante arrestation ne soit annoncée. « C’est le Watergate puissance dix », selon un observateur. En avril, un ancien sénateur a été arrêté. Les Panama Papers ont révélé qu’au moins 57 personnes impliquées dans ce scandale avaient ouvert au moins 107 sociétés offshore via le cabinet Mossack Fonseca. Le 1er avril, le milliardaire Joseph Safra a été arrêté pour avoir payé 15,3 millions de dollars de pots-de-vin. Le groupe qu’il préside possède notamment la Banque Safra Sarasin, qui siège à Bâle.

En mars, c’était au tour de Marcelo Odebrecht d’être condamné à 19 ans de prison. Le directeur d’Odebrecht, géant de la construction au Brésil, notamment des stades des Jeux olympiques, a étudié à l’IMD business school à Lausanne. Eduardo Cunha, le président de la Chambre des députés qui était sur toutes les caméras du monde ce week-end dans le cadre de la procédure de destitution de Dilma Rousseff, est aussi accusé de blanchiment d’argent lié à Petrobras.

Odebrecht ? Cunha ? Tous sont défendus à Genève, comme Paulo Roberto Costa et Nestor Cervero, deux ex-dirigeants de Petrobras mêlés à ce séisme et aujourd’hui en prison, et tant d’autres. Odebrecht, via sa société offshore Havinsur, a blanchi de l’argent au sein de l’établissement tessinois PKB Privatbank, selon la presse brésilienne. La Tribune de Genève a identifié une dizaine d’études d’avocats, entre Genève, Lugano et Zurich, défendant une organisation ou un individu dans cette affaire, mais en tout pas moins d’une centaine d’avocats helvétiques auraient été mandatés dans cette histoire. Lire la suite.

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