Alain Bauer, « M. Sécurité » ou marchand d’influence ?

Mercredi 31 juillet 2019

Alain Bauer, « M. Sécurité » ou marchand d’influence ?

Par Laurent Léger, publié le 25/07/2019 à 17:20 , mis à jour à 18:29

Mis en cause dans l’affaire Carlos Ghosn pour ses honoraires reçus du groupe Renault, cet homme de réseaux a aussi été rémunéré par une quarantaine de sociétés.

Une anecdote illustre bien les fantasmes qu’inspire Alain Bauer, omniprésent expert en sécurité qui s’est fait connaître comme criminologue et assume publiquement ses habits de franc-maçon, lui qui fut grand-maître du Grand Orient de France. Un jour, titillé par les nombreux voyages de l’homme en Chine, où il donne des cours (ainsi qu’à New York, Moscou ou Abou Dhabi), l’attaché de sécurité à l’ambassade de France à Pekin relève - un mail saisi dans une procédure judiciaire l’atteste - discrètement les coordonnées de la carte bancaire utilisée par l’intéressé, histoire de vérifier qui payait les déplacements. Sous-entendu : il vivait menait grand train aux frais de la princesse.

Mauvaise pioche : l’homme n’avait rien à se reprocher. Mais aujourd’hui, la justice lui cherche noise pour d’autres raisons. Le Parquet national financier (PNF) enquête dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn sur les honoraires qu’il a perçus de Renault : quelque 280 000 euros par an, dont 200 000 versés par la société qui coiffait l’alliance Renault-Nissan aux Pays-Bas. Il a ressorti de ses archives « toutes ses missions et échanges avec le constructeur », assure-t-il à L’Express, depuis sa première intervention pour Carlos Ghosn en pleine crise des « espions », et rédigé une synthèse qu’il a adressée à la direction du groupe. En 2019, il a réalisé une vingtaine de missions pour Renault, explique-t-il. Mais ce n’est pas le seul contrat qui lui donne des soucis : dans le cadre de deux enquêtes distinctes, le PNF en vérifie d’autres, signés avec EDF et la Caisse des dépôts, afin de vérifier la réalité des prestations fournies. Lire la suite.

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