Alstom accusé de corruption au Brésil

Samedi 10 août 2013

Économie

Alstom accusé de corruption au Brésil

9 août 2013 à 07:34

Un quotidien de Sao Paulo rapporte que le groupe français est visé par la justice pour des pots-de-vin présumés lors de l’attribution du contrat sur le développement du métro de la ville

Par AFP

Le groupe industriel français Alstom est accusé d’avoir versé des pots-de-vin pour décrocher des contrats dans l’Etat de Sao Paulo, a rapporté jeudi le quotidien brésilien O Estado de Sao Paulo. Citant des documents de la police régionale, le journal indique que dix personnes sont impliquées dans cette affaire de corruption, dont deux ex-ministres de cet Etat du sud-est du Brésil, deux dirigeants de l’entreprise énergétique publique EPTE et des responsables d’Alstom.

L’entreprise française s’est refusé à tout commentaire mais a affirmé, dans un communiqué adressé à l’AFP, qu’elle « suivait un strict code éthique ». En 2008, des procureurs fédéraux brésiliens et les autorités fiscales françaises et suisses avaient enquêté sur de supposés pots-de-vin versés par Alstom entre 1995 et 2003 afin de remporter les contrats pour équiper le métro.

Les médias avaient à l’époque rapporté qu’Alstom avait payé 6,8 millions de dollars pour obtenir un contrat de 45 millions de dollars pour l’extension du métro de Sao Paulo. Selon des documents de la police fédérale, les autorités suisses avaient saisi 7,5 millions d’euros provenant de ces pots-de-vin supposés sur un compte conjoint ouvert à la banque Safdie aux noms de Jorge Fagali Neto et Jose Geraldo Villas Boas, deux fonctionnaires proches du gouvernement de Sao Paulo et du parti social-démocrate brésilien (PSDB), au pouvoir dans cet Etat.

Selon O Estado de Sao Paulo, cette somme a été versée par l’intermédiaire de sociétés offshore basées en Uruguay et au Brésil. L’argent a ensuite été blanchi en Suisse, au Luxembourg, à New York et au Lichtentstein. Le quotidien précise que Fagali a été inculpé de blanchiment d’argent, évasion fiscale et extorsion de fonds, alors que les responsables d’Alstom sont accusés de corruption active, blanchiment d’argent, évasion fiscale et extorsion de fonds. Le député fédéral Duarte Nogueira, haut dignitaire du PSDB, a catégoriquement démenti que son parti avait touché de l’argent en échange de contrats publics.

Une affaire de corruption touchant les métros de Sao Paulo et Brasilia avait récemment été dévoilée par l’Allemand Siemens en échange d’une impunité judiciaire, selon la presse brésilienne. Siemens, l’espagnole CAF, la japonaise Mitsui, la canadienne Bombardier et Alstom ont été accusés de s’être concertés pour fixer illégalement le coût pour la construction et la maintenance de ces deux métros.

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