Bolloré : la saga du port maudit de Conakry

Vendredi 16 septembre 2016

Enquête

Bolloré : la saga du port maudit de Conakry

Par Simon Piel et Joan Tilouine

LE MONDE Le 16.09.2016 à 11h24 • Mis à jour le 16.09.2016 à 11h39

Tout commence par un décret présidentiel. A la télévision publique guinéenne, d’une voix monocorde, la présentatrice vêtue d’un joli boubou turquoise annonce la résiliation de la concession portuaire confiée trois ans plus tôt à Getma, filiale de l’opérateur portuaire français Necotrans. Nous sommes le lundi 8 mars 2011. Le soir même, les locaux de la société française à Conakry sont investis par des militaires. Deux jours plus tard, le terminal à conteneurs du port de Conakry est confié au groupe Bolloré. L’opération a été rondement menée, mais la guerre entre les deux opérateurs portuaires français en Afrique n’est pas terminée et va réserver quelques surprises. Comme ces rebondissements, cinq ans plus tard, au détour d’une enquête de la justice française.

Arrivés un peu par hasard sur ce dossier de l’attribution du port de Conakry au groupe Bolloré, les juges ont procédé à plusieurs perquisitions sur un pan de l’empire de l’industriel breton. Loin des polémiques franco-françaises autour de la reprise en main de Canal Plus, la saga du port de Conakry soulève des questions qui fâchent, celles de soupçons de corruption et de favoritisme. Et avec elles, son cortège d’acteurs équivoques. Anciens ministres français devenus lobbyistes, grands avocats, communicants, agents des services de renseignement reconvertis dans le privé et autres hommes d’affaires proches de dirigeants africains. Avec eux, c’est aussi la bonne étoile du groupe Bolloré en Afrique qui pourrait être remise en cause.

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