Chine : 4 % des habitants du comté ouïgour condamnés pour terrorisme

Mardi 17 mai 2022

Chine : 4 % des habitants du comté ouïgour condamnés pour terrorisme

Dans le district administratif de Shufu, on estime qu’un habitant sur 25 a été condamné pour des accusations liées au terrorisme, rapporte « Le Parisien ».

Par LePoint.fr

Publié le 16/05/2022 à 21h39 - Modifié le 17/05/2022 à 06h29

En Chine, la répression des Ouïgours prend la forme d’un système impitoyable. Des chercheurs occidentaux estiment qu’au moins un million d’Ouïgours et de membres d’autres minorités musulmanes ont été internés dans la province du Xinjiang (nord-ouest), région chinoise endeuillée par des attentats jusqu’au milieu des années 2010. Leurs familles n’ont souvent que peu d’informations sur eux, les procès se déroulant en général à huis clos et l’accès aux documents judiciaires étant compliqué.

Comme l’explique Le Parisien lundi 16 mai, la Chine est ainsi accusée depuis plusieurs années et ne cesse de démentir fermement ce dont on la soupçonne. Le quotidien explique que, dans le district administratif de Shufu, comté situé au sud du Xinjiang et cœur du territoire ouïgour, on estime qu’un habitant sur 25 a été condamné à une peine de prison pour des accusations de terrorisme. Il s’agit du taux d’emprisonnement le plus élevé au monde.

Des camps de « rééducation politique » aux prisons

Depuis le 11 septembre 2001, la Chine justifie par la crainte d’attentats terroristes la répression progressive des Ouïgours musulmans à travers, notamment, la multiplication des camps de « rééducation politique ». À l’intérieur, on soupçonne du travail forcé, de la torture, des viols. La Chine a annoncé, sous la pression internationale, la fermeture de ces camps. Mais, en parallèle, des milliers de personnes sont incarcérées pour des motifs parfois étranges, après un procès à huis clos.

Le Parisien explique que l’universitaire russo-américain Yevgeny « Gene » Bunin a obtenu une liste de prisonniers via un membre de la communauté Han, la communauté majeure en Chine, « opposé à la politique du gouvernement chinois au Xinjiang ». Sur cette liste, on apprend que les peines prononcées sont comprises entre deux et vingt-cinq ans de prison. Pas d’accusations de vol ou de meurtre : tous les prisonniers sont accusés de « terrorisme » ou de troubles à l’ordre public. Sur cette liste, la plupart des personnes, toutes ouïgoures, ont été emprisonnées en 2017 et sont probablement toujours derrière les barreaux.

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