Comment travaille la nouvelle police du fisc

Mardi 15 mai 2012

Comment travaille la nouvelle police du fisc

Par Valerie de Senneville | 15/05 | 07:00

Créée il y a seulement dix-huit mois, la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale a déjà traité une cinquantaine d’affaires. Ecoutes, filatures, perquisitions… elle dispose de moyens sans précédent pour traquer les grands fraudeurs.

Six heures du matin. Un immeuble cossu de l’avenue George-V à Paris. Cinq policiers en uniforme, gilet pare-balles et armes au ceinturon sonnent et se présentent à un homme qui ne s’attendait visiblement pas à être réveillé si tôt et par un tel équipage. Le commissaire qui dirige l’opération annonce la couleur : « Bonjour monsieur, brigade nationale de répression de la délinquance fiscale… » « C’est pour mes comptes en Suisse ? » s’enquiert encore endormi le propriétaire de l’appartement… « Parce que vous avez des comptes en suisse ? », répond, goguenard, le policier… « Non, non… », corrige son interlocuteur, maintenant bien réveillé, en se précipitant pour téléphoner à son avocat… Pendant ce temps-là, les policiers perquisitionnent l’appartement et saisissent montres, bijoux et divers objets de valeur. Le monsieur passera, lui, quarante-huit heures en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre.

« Nous bénéficions encore de l’effet de surprise », reconnaît aujourd’hui Guillaume Hézard, qui dirigeait l‘opération et s’étonne encore du relatif sentiment d’impunité observé chez certains de ces « clients » d’un nouveau style. Ce commissaire a pris il y a dix-huit mois les rênes de la nouvelle Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale (BNRDF) : une escouade de 21 agents (8 officiers de police judiciaire ayant suivi une formation fiscale et 13 inspecteurs des impôts préparés pendant trois mois à l’Ecole nationale supérieure de la police nationale pour devenir officiers fiscaux judiciaires). « Il faut bien l’avouer, tout un pan de l’évasion fiscale nous échappait », explique Frédéric Long, adjoint de Guillaume Hézard et administrateur des finances publiques.

Dans la ligne de mire de cette nouvelle police fiscale, les grands fraudeurs et les infractions dites complexes : utilisation de paradis fiscaux, montages compliqués, usage de faux… Lire la suite sur le site du journal Les Echos.

Revenir en haut