Cybercriminalité : « La moitié de la planète a déjà été attaquée par des pirates »

Vendredi 3 novembre 2017

Cybercriminalité : « La moitié de la planète a déjà été attaquée par des pirates »

Marc Goodman a commencé tôt à s’intéresser aux cybercriminels. Cet ancien policier du Los Angeles Police Departement, pointe les difficultés des polices du monde entier à poursuivre les braqueurs.

Mathieu Delahousse Publié le 03 novembre 2017 à 17h15

Au FBI, à Interpol et désormais dans le privé, Marc Goodman, ex-policier du Los Angeles Police Departement a commencé tôt à s’intéresser aux cybercriminels. Dans un livre, « les Crimes du futur » (1), il pointe les dangers et les difficultés des polices du monde entier à poursuivre les braqueurs.

Les détournements, prises d’otages, destructions ou pillages que vous décrivez paraissent d’une facilité déconcertante. Sommes-nous si naïfs ?

Les individus comme les Etats ont des progrès considérables à faire. Les Etats n’ont longtemps pas eu les connaissances et les expériences technologiques nécessaires. Les citoyens, quant à eux, savent utiliser tous les outils à une vitesse vertigineuse à chaque fois qu’un nouveau apparaît sur le marché. Ils maîtrisent les usages mais ils ne comprennent pas des notions basiques comme cette évidence : lorsque c’est gratuit, c’est que c’est vous le produit !

Les citoyens désormais savent que l’ensemble des informations disponibles sur eux sur internet est un danger, mais beaucoup acceptent le risque. Dans la vie réelle, on n’imaginerait pas de laisser son portefeuille sur une table et de le laisser sans surveillance. Dans la vie digitale, on le fait pourtant.

Comparer la criminalité réelle et la cybercriminalité est-il pertinent ?

Elles ont le même objectif, à une tout autre échelle. La cybercriminalité est exponentielle. Avant, le voleur s’en prenait à un seul individu. Il y avait un pistolet et une victime. Avec l’interconnexion des fichiers, tout est plus facile et cela multiplie de façon considérable les cibles. Il faut réfléchir au fait que la moitié de la planète a déjà été attaquée par des pirates. Un tel champ d’action était jusque-là impossible, y compris pour les groupes criminels les plus puissants. Lire la suite.

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