Des Yézidies vont se joindre à la plainte contre Lafarge

Samedi 1er décembre 2018

Des Yézidies vont se joindre à la plainte contre Lafarge

30 nov. 2018 Par Agence Reuters

  • Mediapart.fr

LONDRES (Thomson Reuters Foundation) - Un groupe de femmes appartenant à la communauté des Yézidis, kidnappées par l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, va se joindre à la plainte visant Lafarge mis en examen en France pour financement d’une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l’humanité dans le dossier de sa cimenterie syrienne, ont annoncé leurs avocats.

LONDRES (Thomson Reuters Foundation) - Un groupe de femmes appartenant à la communauté des Yézidis, kidnappées par l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, va se joindre à la plainte visant Lafarge mis en examen en France pour financement d’une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l’humanité dans le dossier de sa cimenterie syrienne, ont annoncé leurs avocats.

« C’est l’opportunité de démontrer que l’EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant, ancienne dénomination du groupe Etat islamique, ndlr) et tous ceux qui l’ont soutenu seront mis devant leurs responsabilités et pour les victimes, d’obtenir un dédommagement équitable », a déclaré Amal Clooney, qui les représente.

Les Yézidis sont une minorité ethnique et religieuse du Kurdistan irakien, implantée notamment dans la région de Sinjar, dont une des figures, Nadia Murad, est devenue cette année lauréate du prix Nobel de la Paix.

L’EI a mené dans cette région une politique de purification ethnique et religieuse qui s’est traduite par le massacre de milliers de personnes après la prise de Mossoul en juin 2014.

Quelque 7.000 femmes et jeunes filles y ont été capturées, torturées et réduites à l’état d’esclaves sexuelles.

La justice enquête sur les conditions dans lesquelles Lafarge, absorbé depuis par le suisse Holcim, a maintenu en activité son usine de Jalabiya en 2013-2014 dans une région du nord de la Syrie sous contrôle de ce groupe.

En juin 2017, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour financement d’entreprise terroriste et mise en danger de la vie d’autrui. Huit anciens dirigeants et cadres de Lafarge, dont son ex-PDG Bruno Lafont, ont déjà été mis en examen.

Dans un communiqué adressé à la Fondation Thomson Reuters, LafargeHolcim dit « regretter les erreurs inacceptables commises en Syrie ».

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