Des avoirs suspects argentins en Suisse visés par un « fonds vautour »

Lundi 13 octobre 2014

Des avoirs suspects argentins en Suisse visés par un « fonds vautour »

10.10.2014 18:39

En conflit avec l’Argentine, le « fonds vautour » américain NML enquête sur des fonds détenus par un proche du couple Kirchner. L’existence de trois nouveaux comptes suisses vient d’être révélée.

NML Capital, un fonds américain spécialisé dans le rachat de dettes à risque, cherche à obtenir de l’Argentine le remboursement total de sa dette restructurée. Cette volonté, qui a provoqué le défaut de paiement du pays sud-américain en juillet dernier, passe aussi par la Suisse.

Pour arriver à ses fins, le « fonds vautour » enquête sur les avoirs détenus à l’étranger par Lazaro Baez, un entrepreneur considéré comme proche du couple Kirchner (Nestor, président de 2003 à 2007 et Cristina, actuellement au pouvoir). Trois nouveaux comptes suisses

NML a annoncé mercredi avoir débusqué trois nouveaux comptes en Suisse, ouverts chez Pictet, Schroders et AIG Private Bank (devenue Falcon Private Bank).

Le but de NML est clair : s’approprier ces fonds. « Si la justice argentine devait considérer ces fonds comme mal acquis et qu’une condamnation devait avoir lieu, ils deviendraient des avoirs de l’Argentine, que NML pourrait tenter de récupérer », a affirmé Denis Hranizky, avocat de NML.

Marc Renfer

L’enquête suisse progresse Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert une enquête au printemps 2013 sur les fonds déposés par Lazaro Baez en Suisse, gelant des avoirs.

Contacté par la RTS au sujet des nouveaux comptes découverts, le MPC a fait savoir qu’il ne pouvait communiquer les noms de personnes ou d’établissements concernés.

Il a cependant assuré que l’enquête suisse « progressait » et que « l’analyse des flux financiers en cours (lui) permet d’effectuer d’autres démarches qu’il n’est pas possible d’exposer pour l’instant ». Une commission rogatoire a par ailleurs été envoyée à la justice argentine.

La réaction des banques Contactée par la RTS, la banque Pictet a évoqué le secret bancaire, mais a affirmé que « si une demande d’assistance devait être soumise (elle) coopéerait, comme toujours, avec les autorités compétentes ».

Schroders a assuré quant à elle « ne pas être au courant » des découvertes de NML, et par conséquent ne pas avoir été contactée, ni par le fonds, ni par les autorités suisses. Chez Falcon Bank Private Bank, personne n’était disponible vendredi pour répondre aux questions.

RTS Infos.

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