Des subprimes à la crise européenne, l’effet domino

Jeudi 6 juillet 2017

Des subprimes à la crise européenne, l’effet domino

En 2008, la chute de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers a provoqué une récession mondiale qui a menacé l’existence même de l’union monétaire.

LE MONDE ECONOMIE | 06.07.2017 à 06h39 • Mis à jour le 06.07.2017 à 11h28 | Par Marie Charrel

« La chute de Lehman Brothers [le 15 septembre 2008] ? Ce n’est probablement rien à côté de la crise européenne qui nous attend. » Lorsque, fin 2009, ce dirigeant de la zone euro partage son intuition avec l’un de ses homologues, il ne mesure pas à quel point elle est prophétique. Ni que la crise en question durera de longues années, qui ébranleront l’existence même de l’union monétaire.

« L’étincelle américaine des subprimes [crédits immobiliers à risque] a déclenché la crise des dettes européennes, mais celle-ci aurait tout de même eu lieu un jour ou l’autre », résume Agnès Bénassy-Quéré, présidente déléguée du Conseil d’analyse économique. « Nous avons brutalement découvert les failles de la zone euro, qui n’était pas équipée pour faire face à un tel choc », ajoute André Cartapanis, professeur d’économie à Sciences Po Aix.

Pour le comprendre, un petit retour en arrière s’impose. Après la chute de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers, puis la contagion de la panique aux places financières, le commerce mondial plonge de 20 %.

Quelque « 80 % des pays sont tombés en récession, dit Daniel Cohen, directeur du département d’économie de l’Ecole normale supérieure et membre du conseil de surveillance du Monde. Les gouvernements ont d’abord bien réagi, en adoptant des plans de relance coordonnés. » Au début, cela fonctionne : dès fin 2009, la conjoncture mondiale s’améliore. L’économie américaine repart. Mais, en Europe, le répit est de courte durée.

Trois grandes faiblesses

Et pour cause : lorsqu’il arrive au pouvoir, en octobre 2009, le ­gouvernement socialiste grec de Georges Papandréou découvre que le déficit public du pays n’est pas de 6 % du produit intérieur brut (PIB), comme son prédécesseur le prétendait, mais de 12,7 %. Les faiblesses de l’économie grecque éclatent au grand jour.

Dès lors, une effroyable mécanique se met en place, dont les dirigeants…

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