Descente de flics à Tracfin

Mardi 18 décembre 2007

Descente de flics à Tracfin

REVELATIONS | mardi, 18 décembre 2007 | par Laurent Léger

L’affaire des millions envolés de l’UIMM fait un détour par le service anti-blanchiment du ministère des Finances. La Brigade financière y a effectué une discrète perquisition…

Alors que la justice cherche toujours l’identité des heureux destinataires de près de 20 millions d’euros, retirés en liquide des comptes bancaires de l’UIMM, la fédération patronale de la métallurgie, par son ancien président délégué général Denis Gautier-Sauvagnac (dit « DGS »), l’enquête a fait un détour inattendu et très discret par les locaux du ministère de l’Economie et des finances. Tracfin, le service anti-blanchiment de Bercy, dont le siège est installé près de l’église de la Trinité, dans le 9e arrondissement de Paris, a reçu la courtoise visite de la Brigade financière voilà quelques jours. Surprise des fonctionnaires des Finances : quand ils voient les flics, c’est pour échanger des infos, pas pour subir une perquise…

Les enquêteurs cherchent à faire la lumière sur la relation un peu embrouillée entre Tracfin et les cabinets des ministres successifs. Les fonctionnaires de Tracfin recevaient les soupçons émis par les banques BNP-Paribas et Martin Maurel, les deux établissements qui gardaient l’argent de l’UIMM au chaud. Pas manchots, les petits gars de Trafin auraient à plusieurs reprises pris leur courage à deux mains pour trnsmettre lesdits soupçons à leur tutelle. Sans que les ministres concernés – Laurent Fabius, Francis Mer, Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard, Thierry Breton – les prennent au sérieux. Il a fallu attendre la gentille Christine Lagarde : cette dernière, au moins, ne leur pas ri au nez et a transmis fissa le dossier au parquet de Paris, à charge pour le procureur de lancer les investigations nécessaires. Ce dernier, téméraire, a ouvert une enquête préliminaire, transformée le 4 décembre en une information judiciaire. Cela ne fait pas une grande différence : « DGS » n’a pas ouvert la bouche pendant les 48 heures de sa garde à vue. Ce n’est pas demain qu’il se mettra à table pour révéler comment il a « fluidifié » les relations sociales.

Pourquoi avoir transmis l’affaire à la justice en 2007 et non pas en 2000, 2002 ou 2004 ? Mystère. Les flics ont estimé que cela méritait un petit coup de projecteur.

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