Enquête en France sur des soupçons de « biens mal acquis » de la famille de l’ancien président du Yémen

Lundi 28 décembre 2020

Enquête en France sur des soupçons de « biens mal acquis » de la famille de l’ancien président du Yémen

28 déc. 2020 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Une enquête préliminaire pour « blanchiment de détournement de fonds publics » a été ouverte après des soupçons de « biens mal acquis » par la famille de l’ancien président du Yémen Ali Abdallah Saleh en France, a indiqué lundi le Parquet national financier.

Une enquête préliminaire pour « blanchiment de détournement de fonds publics » a été ouverte après des soupçons de « biens mal acquis » par la famille de l’ancien président du Yémen Ali Abdallah Saleh en France, a indiqué lundi le Parquet national financier.

Le quotidien Libération avait indiqué mardi 22 décembre que le PNF avait ouvert une enquête préliminaire visant la famille de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh (1978-2012).

Le PNF, qui avait d’abord confirmé l’ouverture d’une enquête pour « détournement de fonds publics », a rectifié lundi en expliquant que l’enquête était en réalité ouverte à ce stade pour l’infraction de « blanchiment de détournement de fonds publics ».

D’après le quotidien, la famille Saleh a acheté à partir de 2005 plusieurs appartements dans l’ouest parisien, près des Champs-Elysées et de l’Arc de Triomphe, pour plusieurs millions d’euros.

Le nom du fils aîné de l’ancien président, Ahmed Ali Abdullah Saleh, figure dans la société civile immobilière créée pour ces acquisitions.

Trente millions d’euros ont été transférés depuis Sanaa vers un compte ouvert par le fils Saleh sous un autre nom dans une banque à Paris, ajoute Libération.

Ancien chef de la Garde républicaine, corps d’élite de l’armée créé par son père, Ahmed Ali Saleh, né en 1972, a été notamment homme politique et ambassadeur du Yémen aux Emirats arabes unis. Comme son père, il a vu ses avoirs gelés par le Conseil de sécurité des Nations unies et le Trésor américain en 2015.

Le PNF a ouvert cette enquête en 2019 après avoir été saisi d’une demande d’entraide pénale par la Suisse qui avait observé des mouvements de fonds suspects entre Paris et Genève, selon Libération. Les investigations sont toujours en cours, a confirmé le PNF.

Ali Abdallah Saleh, à la tête du Yémen depuis plus de trois décennies, avait été contraint de céder le pouvoir en février 2012 à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, après plus d’un an d’une vive contestation populaire dans le sillage des Printemps arabes. Il avait été assassiné à l’âge de 75 ans en décembre 2017 par des rebelles houthis.

Soutenus par l’Iran, les Houthis s’opposent depuis 2015 au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, appuyé par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite.

Cette guerre, qui a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, représente « la pire crise humanitaire au monde », estime l’ONU.

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