Fin de partie pour les fraudeurs au carbone

Vendredi 18 août 2017

Fin de partie pour les fraudeurs au carbone

La carambouille du carbone 5|5. La machine judiciaire est en marche, les équipes tombent les unes après les autres. Seuls quelques acteurs de cette arnaque monumentale sont toujours en cavale.

LE MONDE | 18.08.2017 à 17h00 | Par Pascale Robert-Diard et Simon Piel

Le 8 décembre 2009, à 6 heures du matin, Grégory Zaoui est réveillé en sursaut chez lui, avenue d’Iéna à Paris, par des coups violents frappés contre sa porte. Il se précipite dans les toilettes pour jeter la puce de son téléphone portable mais les enquêteurs des douanes judiciaires ne lui laissent pas le temps de tirer la chasse. Cette fois, c’est du sérieux. Le Service national des douanes judiciaires (SNDJ) a commencé à mettre au jour les différents circuits empruntés par les escrocs pour faire tourner leur carrousel. Les paravents dressés entre les gérants de paille et les véritables bénéficiaires de la fraude s’écartent un à un. Derrière les sociétés aux noms fantaisistes inscrites sur le marché du CO2 se dessine la carte des équipes qui, entre les premiers mois de 2008 et ceux de juin 2009, ont délesté l’Etat d’au moins 1,6 milliard d’euros de TVA.

En Israël, Cyril Astruc sent le vent tourner. La police israélienne a perquisitionné sa villa pendant plus de dix heures

Grégory Zaoui est le premier à tomber. Garde à vue, mise en examen pour escroquerie en bande organisée, direction la prison de la Santé. Fabrice Sakoun et ses complices sont interpellés un mois plus tard, en janvier 2010. Marco Mouly bénéficie d’un répit jusqu’en avril 2013. Pendant que les enquêteurs dressent l’inventaire de ce qu’ils vont saisir – quatorze téléphones portables, quatre tablettes tactiles, huit montres de collection dont deux Rolex et deux Audemars Piguet modèle Royal Oak Offshore, treize manteaux de fourrure, quarante-sept sacs Vuitton et Chanel, une paire de chaussures en peau de serpent –, il remplit une petite valise avec quelques effets mieux adaptés à ce qui l’attend. Une place lui a été réservée à la maison d’arrêt de Nanterre.

En Israël, Cyril Astruc sent le vent tourner. La police israélienne a perquisitionné sa villa pendant plus de dix heures. Elle l’a dans son viseur et semble déterminée à ne plus le lâcher. « Je rentre »,…

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