Financement libyen La justice refuse à Djouhri de se faire soigner en Suisse

Lundi 18 mai 2020

Financement libyen La justice refuse à Djouhri de se faire soigner en Suisse

La justice française refuse à Alexandre Djouhri de se faire soigner en Suisse. Assigné à résidence, l’homme d’affaires franco-algérien est au cœur de l’enquête sur un présumé financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy.

La justice française a refusé lundi à Alexandre Djouhri, protagoniste au cœur de l’enquête sur un présumé financement libyen de la campagne 2007 de l’ex-président Nicolas Sarkozy, de lever son assignation à résidence pour qu’il puisse subir des examens médicaux en Suisse, a-t-on appris de sources concordantes.

La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a confirmé le refus des juges d’instruction de lever cette mesure qui oblige l’homme d’affaires franco-algérien à rester en France, selon une source judiciaire et un de ses avocats, Me Jean-Marc Delas.

Elle a par ailleurs désigné un médecin afin qu’il mène une expertise sur l’état de santé de M. Djouhri, 61 ans, qui souffre de problèmes cardiaques.

« Cirrhose du foie » diagnostiquée

Inculpé le 31 janvier et incarcéré, il a été remis en liberté sous bracelet électronique le 16 mars alors que plusieurs détenus avaient été testés positifs au Covid-19 dans l’établissement pénitentiaire.

Mais ses avocats ont demandé une mainlevée provisoire de son assignation à résidence afin qu’il puisse se rendre en Suisse pour y subir des examens médicaux menés par une « équipe pluridisciplinaire ».

Lors de l’audience devant la chambre de l’instruction, son autre avocat Pierre Cornut-Gentille a indiqué que « la question d’une transplantation cardiaque » se posait et qu’une « cirrhose du foie » lui avait été diagnostiquée.

« A Paris, il n’y a pas d’équipe pluridisciplinaire qui puisse le prendre en charge sans risque qu’il attrape le covid », a-t-il plaidé.

« Le covid-19 est un virus international », a observé de son côté l’avocate générale qui a estimé qu’il pouvait être pris en charge médicalement à Paris.

Neuf chefs d’accusation

Apparu au cœur de versements suspects entre la Libye de Mouammar Kadhafi et des proches de Nicolas Sarkozy, M. Djouhri est mis en examen pour neuf chefs, dont « corruption active », « complicité et recel de détournements de fonds publics » ainsi que « blanchiment en bande organisée » de ces infractions.

Alexandre Djouhri avait été arrêté en janvier 2018 à Londres en vertu de mandats d’arrêt européens émis par la justice française et dont il conteste la validité.

Résident à Genève avant son arrestation, il avait dû être hospitalisé dans la capitale britannique à cause d’une série d’accidents cardiaques, puis assigné à résidence avant d’être finalement extradé.

(AFP/NXP)

Publié aujourd’hui à 20h59

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