Genève est au centre d’une affaire de fraude de 1,2 milliard de francs

Mardi 16 juin 2015 — Dernier ajout jeudi 4 février 2021

justice mardi 16 juin 2015

Genève est au centre d’une affaire de fraude de 1,2 milliard de francs

Par Yves Genier

Les économies de milliers de Chinois, investies dans deux sociétés à Genève et à Zurich, se sont volatilisées. L’affaire fait scandale en Chine, tandis que l’enquête suisse débute.

[…] Une journaliste, suivie de caméras, est à la recherche d’une petite société, API Premiere. Des milliers de petits épargnants chinois lui auraient confié des économies.

Or, quelque 1,2 milliard de francs y auraient disparu. La TV chinoise découvre des locaux vides. Le locataire a pris le large. API Premiere avait pourtant multiplié les promesses de gains. Vendant du matériel informatique facilitant le négoce de devises, elle disait aider ses clients à réaliser des gains rapides sur le marché des changes. C’est ainsi qu’elle les aurait convaincus de lui confier des fonds. L’affaire attire de nombreux clients, particulièrement de Hongkong et de Chine continentale. Puis c’est le coup d’arrêt. En janvier 2015, elle annonce à ses clients qu’elle est victime d’une attaque de hackers et que leurs fonds ne sont plus disponibles. Depuis, c’est le silence radio. Ses détenteurs ont disparu. La visite à Genève le 25 mars dernier de 24 clients chinois inquiets, relatée par L’Agefi, ne change rien à l’affaire.

API Premiere est en fait domiciliée à Zurich, ville où elle a été fondée en 1955 sous un autre nom. En 2013, elle est rachetée par deux investisseurs, un Philippin et un Australien. Le premier a aussi fondé à Genève une petite entité, Alpen Asset Management. Le duo confie l’administration des deux sociétés à un ancien de Swissquote. Il les soumet même à la supervision de l’Organe d’autorégulation en matière de blanchiment d’argent des gérants de patrimoine, l’OAR-G. Puis part en quête de clients, essentiellement à Hong­kong, en vantant la solidité et la sécurité de la Suisse.

[…] Plaignants et enquêteurs soupçonnent le duo d’avoir escroqué leurs clients chinois en dirigeant les fonds de ces derniers non pas vers des comptes d’API Premiere et d’Alpen Asset Management en Suisse, mais vers des sociétés aux noms très proches – comme Alpen International – domiciliées à Hong­kong, à Singapour et en Nouvelle-Zélande. Suivant ces soupçons, le Ministère public genevois a lancé une commission rogatoire auprès des autorités judiciaires de la métropole chinoise, selon une source proche du dossier. Mais l’enquête risque d’être longue, compliquée par l’implication de plusieurs juridictions distantes les unes des autres. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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