Groupe Bolloré. Les actionnaires accueillis par du poisson pourri

Jeudi 1er juin 2017

Groupe Bolloré. Les actionnaires accueillis par du poisson pourri

Modifié le 01/06/2017 à 15:05 | Publié le 01/06/2017 à 15:05

Ambiance criée ce jeudi à la Défense. Les actionnaires de Bolloré ont été accueilli jeudi à La Défense (Hauts-de-Seine) par des jets de poisson pourri par les membres d’ONG. Les manifestants réclament des comptes au groupe sur la société Socfin, accusée de polluer des plantations en Afrique et en Asie.

Des ONG ont accueilli jeudi les actionnaires de Bolloré avec du poisson pourri pour réclamer un dialogue avec le groupe, qui détient près de 40% de Socfin, holding luxembourgeoise propriétaire de plantations accusées de polluer et de bafouer les droits de populations d’Afrique et d’Asie.

« Honte à Bolloré, qui soutient des dictatures », ont scandé lors d’une manifestation de deux heures la trentaine de militants d’une demi-douzaine d’ONG, notamment devant la tour Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine). Certains ont accueilli les actionnaires qui se rendaient à l’assemblée générale du groupe, munis de cannes à pêche avec au bout de la ligne du poisson pourri, symbole de pollution.

« Ça fait maintenant plusieurs années que les communautés villageoises riveraines des plantations de la Socfin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Liberia, en Sierra Leone, subissent des abus des plantations de palmiers, d’hévéas de la Socfin, que ça soit des problèmes de rivières polluées, des problèmes d’espace vital autour des villages qui ne sont pas respectés, des problèmes d’accès aux centres de santé, ou aux écoles », a expliqué à l’AFP Adrien Roux, porte-parole de l’ONG française ReAct.

« Asymétrie de pouvoir »

La Socfin, holding luxembourgeoise dont le groupe Bolloré détient 39%, possède des plantations de palmiers à huile et d’hévéas dans plusieurs pays africains (RDC, Liberia, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sierra Leone…), ainsi qu’en Indonésie et au Cambodge.

« Aujourd’hui, l’inquiétude, c’est l’asymétrie de pouvoir terrible entre des communautés qui demandent un espace vital pour leurs cultures, qui demandent l’école pour les enfants et la puissance d’un groupe tentaculaire qui a une empreinte générale à l’échelle du continent », a déclaré M. Roux, dénonçant un « refus du dialogue » de Bolloré.

Mais cela pourrait changer, à en croire une autre porte-parole de l’ONG.

Présents à l’AG, une dizaine de militants, actionnaires symboliques, ont distribué un contre-rapport aux actionnaires « pour montrer la réalité de ce qui se passe sur le terrain ».

Parmi les militants, Marielle Benchehboune a interpellé Vincent Bolloré, lui réclamant une rencontre internationale avec des représentants des communautés pour « définir un cadre de dialogue » et conclure un accord global qui mette fin à « toutes les formes de répression dans les différents pays ». Lire la suite.

Revenir en haut