Karachi : quand la police luxembourgeoise pointait le rôle de Sarkozy

Jeudi 22 septembre 2011

Karachi : quand la police luxembourgeoise pointait le rôle de Sarkozy

Publié le 22-09-11 à 15:59 Modifié à 17:45 par Le Nouvel Observateur

Un rapport évoque l’implication « directe » de l’actuel chef de l’Etat dans le montage financier du paiement des commissions après la vente de sous-marins au Pakistan.

La présidence de la République a démenti, jeudi 22 septembre, tout lien entre Nicolas Sarkozy et le financement de la campagne électorale d’Edouard Balladur en 1995 et la négociation du contrat Agosta avec le Pakistan. Le chef de l’Etat serait « totalement étranger » à cette affaire, « d’autant plus qu’à l’époque où il était ministre du Budget (1993-95), il avait manifesté son hostilité à ce contrat comme cela apparaît dans les pièces de la procédure », selon le communiqué de l’Elysée.

Un rapport de la police luxembourgeoise évoquait pourtant clairement dès janvier 2010 le rôle de Nicolas Sarkozy dans le montage financier du paiement des commissions dans la vente de sous-marins au Pakistan. Selon ce rapport de synthèse, le président de la République, lorsqu’il était ministre du budget, a « directement » supervisé et donné son aval à la création, en 1994, au Luxembourg des sociétés Heine, puis Eurolux. A Matignon, c’est Nicolas Bazire, alors directeur de cabinet du Premier ministre, qui supervise le dossier.

Ces deux sociétés ont été utilisées par la Direction des Chantiers Navals (DCN) pour faire transiter les commissions destinées aux intermédiaires, dont Ziad Takieddine. Toujours selon le rapport de la police luxembourgeoise, transmis en 2010 à la justice française, la société Heine a versé près de 76 millions d’euros entre 1994 et 2004 sur des comptes offshore.

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Publié avec l’aimable autorisation du Nouvel Observateur.

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