L’assassinat d’un banquier inquiète les Albanais

Mercredi 6 août 2014

Albanie mercredi 06 août 2014

L’assassinat d’un banquier inquiète les Albanais

Par Alexandre Lévy Tirana

Après l’assassinat d’un banquier en plein Tirana, les Albanais craignent un retour aux années noires, lorsque le pays était sous l’emprise des gangs et des clans L’annonce de l’attribution à l’Albanie du statut de candidat à l’Union européenne a été assombrie par l’assassinat spectaculaire d’un banquier en plein centre de Tirana. Beaucoup y voient la main – voire un avertissement – de la pègre

Artan Santo, 58 ans, était un homme heureux. Patron de la Credins, la quatrième banque d’Albanie, copropriétaire d’un empire médiatique, incluant plusieurs journaux et deux chaînes de télévision, collectionneur d’objets art et père de deux enfants : tout semblait réussir à cet homme connu de tout le petit monde politico-médiatique de Tirana.

Artan Santo pensait aussi qu’il n’avait rien à craindre en cette matinée ensoleillée du 26 juin lorsqu’il a gravi les escaliers du siège de sa banque dans le Block, l’ancien quartier des dignitaires communistes devenu le centre névralgique de la capitale albanaise. Deux jours auparavant, il avait certainement applaudi, comme la plupart de ses compatriotes, l’annonce tant attendue de Bruxelles qui accordait le statut de candidat à son pays. Ça allait être long, difficile, mais l’Albanie allait enfin devenir un jour membre de l’Union européenne ! Quel chemin parcouru par ce pays, le plus pauvre du continent, longtemps considéré comme une sorte de « Corée du Nord de l’Europe ».

Pour Artan Santo, ce rêve a pris subitement fin aux portes de sa banque. Comme surgis de nulle part, deux hommes à moto, casqués et tout de noir vêtus, l’ont abattu de plusieurs coups de feu. Signe de leur détermination – mais aussi de leur « professionnalisme » diront les enquêteurs – le dernier, dit « de contrôle », a été tiré presque à bout portant.

[…] Depuis cet assassinat, les autorités communiquent a minima et l’enquête n’a guère progressé. Les tueurs semblent s’être volatilisés. Les deux cousins interpellés peu après le drame ont été aussitôt relâchés. Leur seul tort était de posséder une motocyclette. Les rumeurs, elles, courent les rues de la ville. S’agit-il d’un règlement de comptes entre mafieux ou d’un avertissement adressé aux milieux financiers ? Beaucoup y voient la main d’une puissante mafia transnationale qui aurait voulu utiliser une banque locale pour tenter de blanchir l’argent de la drogue. L’information sur une importante cargaison de cocaïne saisie quelques semaines auparavant au large des côtes monténégrines est venue alimenter tous les fantasmes. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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