L’époux de Benazir Bhutto, nouveau patron du PPP, à la réputation sulfureuse au Pakistan

Lundi 31 décembre 2007

Asie-Pacifique

L’époux de Benazir Bhutto, nouveau patron du PPP, à la réputation sulfureuse au Pakistan

AP | 30.12.2007 | 20:33

Asif Ali Zardari, l’époux de Benazir Bhutto, qui prend la présidence effective du Parti du peuple pakistanais (PPP), ancien ministre de sa femme et qui passa huit ans en prison pour corruption, est au Pakistan surnommé « Monsieur 10% » pour son amour des pots-de-vin.

Dans son testament, lu dimanche, Benazir Bhutto désignait son mari comme son successeur à la tête du PPP. Mais Zardari, que nombre de Pakistanais voient avec méfiance, a désigné son fils Bilawal, 19 ans, comme président officiel du parti fondé par son grand-père en 1967, histoire que le sang des Bhutto continue à diriger le mouvement.

Le jeune homme à la voix douce, étudiant à Oxford, a passé la majeure partie de sa vie à l’étranger et compte y rester terminer ses études pendant que son père assurera la direction effective du parti.

Asif Ali Zardari, 54 ans, né dans une grande famille féodale, a connu la célébrité après son mariage arrangé avec Benazir, lorsque cette dernière devint chef du gouvernement en 1988, trois mois après avoir donné naissance à Bilawal.

Zardari est en général considéré comme l’origine de tous les ennuis politiques de Benazir, qui fut deux fois démise de ses fonctions de Premier ministre pour corruption et mauvaise gestion.

En 1990, il fut emprisonné une première fois, poursuivi pour une série de crimes allant de l’assassinat à la fraude bancaire, avant d’être libéré en 1993 et acquitté. Ses partisans affirment que toutes ces accusations étaient montées de toutes pièces et avaient des motivations politiques.

Ministre des Investissements dans le second gouvernement de sa femme, il fut surnommé « Monsieur 10% », soupçonné de se servir de confortables commissions sur chaque contrat gouvernemental, et de dépenser l’argent public pour ses besoins personnels ou ses chevaux…

Il fut emprisonné une deuxième fois en 1996, soupçonné de corruption et d’implication dans l’attaque qui coûta la vie à Murtaza, le frère de Benazir Bhutto, mort dans une fusillade devant chez lui à Karachi.

Après huit années de prison et de procès-fleuve devant différents tribunaux, Zardari fut libéré en décembre 2004, partant rejoindre sa famille en exil aux Emirats arabes unis.

Il souffre de plusieurs maladies, dont des problèmes cardiaques et des douleurs au dos, dues à ses années de détention, selon son entourage.

Quant au jeune Bilawal, on ne sait pas grand-chose de lui. Si ce n’est qu’il ressemble beaucoup à sa mère défunte, avec son visage allongé, son nez puissant et ses yeux sombres. Il partagerait avec son père l’amour des chevaux et de l’équitation, du tir et du taekwondo, dont il est ceinture noire.

Et, tandis que Zardari père s’adressait à la presse dimanche en ourdou, le jeune homme n’a parlé qu’anglais, posant la question de sa maîtrise de la langue nationale. Sa mère aussi, élevée à l’étranger, avait du mal avec l’ourdou au début de sa carrière politique.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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