L’ex-PDG de Wirecard arrêté, 1,9 milliard d’euros volatilisés : le scandale a pris une ampleur inouïe en Allemagne

Mardi 23 juin 2020

L’ex-PDG de Wirecard arrêté, 1,9 milliard d’euros volatilisés : le scandale a pris une ampleur inouïe en Allemagne

La société de paiements électroniques a reconnu des fraudes massives qui pourraient même avoir des conséquences sur la crédibilité du DAX, l’indice boursier de référence.

Par Cécile Boutelet Publié aujourd’hui à 10h54, mis à jour à 15h52

La justice allemande a annoncé, mardi 23 juin, avoir arrêté l’ancien président de la société financière Wirecard, impliquée dans un vaste scandale de possibles comptes fictifs aux Philippines. Markus Braun, qui avait récemment été démis de ses fonctions, s’est livré aux autorités après le lancement d’un mandat d’arrêt à son encontre pour avoir « gonflé » artificiellement le bilan de l’entreprise de services de paiement en ligne, en vue de le rendre « plus attractif pour les investisseurs et les clients », a indiqué le parquet de Munich dans un communiqué.

Markus Braun va être libéré contre le paiement d’une caution de 5 millions d’euros, a indiqué mardi le parquet de Munich. Le mandat d’arrêt délivré à son encontre va être levé contre le versement de cette caution, a annoncé le parquet, précisant toutefois que « l’accusé serait libéré dès que la caution aura été entièrement versée ». Mais où s’arrêtera la chute de la « fintech » allemande ? Jusqu’à quel point la crédibilité du DAX, l’indice boursier de référence du capitalisme allemand, où elle est cotée, sera-t-elle ébranlée par cette affaire ? En trois jours, le scandale Wirecard a pris une ampleur inouïe.

Après la démission du PDG du groupe, Markus Braun, vendredi 19 juin, Wirecard a annoncé, dans la nuit du 21 au 22 juin, ne pas être en mesure de justifier le trou de 1,9 milliard d’euros identifié dans ses comptes, provoquant une nouvelle chute de son cours. Depuis jeudi, le titre de l’entreprise, naguère considérée comme une étoile montante de l’économie outre-Rhin, a perdu 85 % de sa valeur. Le groupe compte notamment comme clients les français Orange et Crédit agricole.

Dans un communiqué de presse publié à 2 h 34 du matin, le groupe d’Aschheim, près de Munich, reconnaît qu’après examen approfondi « les dépôts bancaires comptabilisés sur des comptes en fiducie à hauteur de 1,9 milliard d’euros n’existent vraisemblablement pas ». Conclusion inouïe, la direction a retiré le bilan provisoire de son activité 2019 publié en début d’année, ses résultats du premier trimestre 2020, ainsi que ses prévisions de bénéfices. Elle estime que « des conséquences sur les bilans annuels des exercices précédents ne sont pas à exclure ».

Le groupe, qui reconnaît une fraude massive sur ses comptes, à hauteur de 25 % de son bilan, lutte désormais pour sa survie. L’affaire trouve sa source aux Philippines, où deux banques étaient censées exécuter pour Wirecard une mission d’intermédiaire de paiement dans la région. Le principe est le suivant : lorsqu’une cliente achète par exemple une robe en ligne ou par carte chez un marchand, elle quitte le magasin le vêtement en main, mais le vendeur n’a pas encore l’argent sur son compte. Lire la suite.

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