L’île de l’Aga Khan, propriété d’entreprises liées à des paradis fiscaux

Jeudi 18 mai 2017

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L’île de l’Aga Khan, propriété d’entreprises liées à des paradis fiscaux

Publié le mardi 16 mai 2017 à 19 h 17 | Mis à jour le 16 mai 2017 à 19 h 52

L’île de Bell, aux Bahamas, où le premier ministre Justin Trudeau et sa famille ont pris leurs vacances de Noël en compagnie de l’Aga Khan, est détenue par une structure d’entreprises enregistrées dans des pays réputés pour leur flexibilité fiscale et leur pratique du secret bancaire, a appris CBC.

Cette île paradisiaque située dans l’archipel des Exumas, aux Bahamas, est réputée être la retraite tropicale de l’Aga Khan, chef spirituel d’environ 20 millions de musulmans ismaéliens, ami de longue date de la famille Trudeau, mais également connu comme étant l’un des hommes les plus riches du monde.

Selon l’enquête menée par CBC, c’est l’entreprise Island of Discovery Ltd, enregistrée aux Bahamas, qui est propriétaire de l’île Bell.

Island of Discovery Ltd est quant à elle liée à deux sociétés basées aux îles Vierges, Triangle Administration ltd et Circle Corporate Services, nommées dans les Panama Papers, qui agissent comme administrateurs.

Quant au Crédit Suisse Trust, réputé pour garder les secrets de ses clients très secrets, il agirait comme intermédiaire pour le compte de la société Island of Discovery.

Un fait intéressant, les noms de tous les administrateurs de Triangle Administration ltd correspondent aux noms d’employés du Crédit Suisse.

Une pratique légale, en théorie

Cette apparente complexité soulève des questions auxquelles les fonctionnaires liés à l’Aga Khan ont poliment refusé de répondre.

« Notre politique n’est pas de commenter les questions relatives aux affaires privées de Son Altesse », a répondu à CBC Semin Abdulla, responsable des communications du réseau de développement Aga Khan.

Bien que la création de sociétés extraterritoriales et l’utilisation de réseaux d’entreprises - nommées à titre d’administrateurs - soient légales et légitimes dans certaines situations financières, les experts consultés par CBC soulignent que ce type de structures est souvent utilisé pour cacher des actifs ou échapper à l’impôt.

Lors de la publication des Panama Papers, le PDG de Credit Suisse, Tidjane Thiam, avait déclaré que sa banque utilise en effet des structures financières extraterritoriales (offshore) pour ses clients riches, mais ne tolère en aucun cas l’évasion fiscale. Lire la suite.

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