LA FEMME DU JOUR CARLA DEL PONTE

Vendredi 13 août 1999 — Dernier ajout samedi 16 juin 2007

Journal l’Humanité

Rubrique International

Article paru dans l’édition du 13 août 1999.

LA FEMME DU JOUR CARLA DEL PONTE

" La mafia ne m’aime pas. Mais ils ne sont pas les seuls. Certains banquiers suisses trouvent également que je fais du zèle. " Nommée par l’ONU procureur des tribunaux internationaux sur l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, cette femme de cinquante-deux ans a manifesté, comme premier magistrat de Suisse, une détermination à traquer l’argent sale que banquiers et truands n’ont guère appréciée.

En juin 1988, elle a échappé de justesse à un attentat en compagnie du juge Falcone lors d’une enquête sur la pizza connexion. Elle a mis les pieds dans le plat des trafics de cocaïne du frère du président mexicain Salinas, saisissant 118 millions de dollars sur des comptes helvétiques.

En liaison avec le procureur russe Iouri Skouratov - depuis écarté de l’affaire par Vladimir Pouratine, celui qui n’était pas encore le premier ministre d’Eltsine -, elle a mis son nez dans le Kremlingate qui mouille l’entourage du président.

" Aucune affaire ne me dépasse « , affirme-t-elle, avant d’ajouter : » Celui qui n’a pas la peau dure ferait bien de choisir un autre métier. " Moyennant quoi, elle ne fait plus son jogging qu’accompagnée de gardes du corps.

En la choisissant, le Conseil de sécurité a désigné une juriste de choc pour le terrain miné des Balkans. Les États-Unis apprécient ses méthodes musclées. Mais il n’est pas certain qu’elles n’aboutissent pas à des dérapages.

Une chose est certaine, les médias parleront d’elle. Elle adore ça et ne s’embarrasse guère des secrets de l’instruction.

P.A.-M.

Publié avec l’aimable autorisation du journal l’Humanité.

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