La Grèce cible les politiciens soupçonnés de corruption

Lundi 16 avril 2012

La Grèce cible les politiciens soupçonnés de corruption

16/04 | 07:00 | Massimo Prandi

Les enquêteurs du SDOE, la police fiscale dirigée par Nikos Lekkas, et la justice grecque multiplient les actions contre la fraude fiscale et la corruption. Ils visent aujourd’hui les politiques.

La Grèce a enfin décidé de combattre sérieusement l’évasion fiscale et la corruption, deux cancers qui rongent depuis longtemps l’économie de ce pays exsangue en raison de la double crise de la dette souveraine et de l’activité économique. Les chiffres en disent long sur le travail qui doit être fait : 8 milliards d’euros d’impayés d’impôt et 554 millions d’euros de pots-de-vin estimés en 2011 par Transparency International.

[…] Plus important encore, les limiers du fisc commencent à faire place nette, y compris dans les milieux politiques. La semaine dernière, l’ancien ministre de la Défense et ancien vice-Premier ministre Akis Tsochatzopoulos (soixante-douze ans), l’un des fondateurs du Pasok en 1974 et proche de l’ancien Premier ministre socialiste Costas Simitis, a été incarcéré. L’arrestation est la conséquence de deux années d’enquête sur des transactions immobilières réalisées ou parrainées par des sociétés offshore contrôlées par l’homme politique et basées à Chypre (Torcaso), au Liberia (Nobilis) et aux Etats-Unis (Blue Bell).

L’affaire avait éclaté fin mai 2010, quand deux journaux grecs, « Ekathimerini » et « Proto Thema », dévoilaient qu’une société écran d’Akis Tsochatzopoulos avait acquis pour 1 million d’euros un luxueux appartement dans le centre d’Athènes. Le nom du haut dirigeant du Pasok est sorti depuis dans deux grosses affaires de corruption liées à des achats de matériels militaires (Siemens, Ferrostaal). Les magistrats accusent Akis Tsochatzopoulos d’avoir perçu depuis 1997, 8 millions d’euros de pots-de-vin d’anciens employés de Ferrostaal. La police fiscale estime que l’accusé a déposé des millions d’euros dans différentes banques européennes, dont 16,2 millions de francs suisses placés dans la Confédération helvétique. Trois de ses proches ont également été arrêtés dont son cousin, également ancien ministre, Nikolaos Zigras. Sa femme et sa fille pourraient aussi être inquiétées. Le Pasok s’est empressé d’expulser son ancien responsable. Lire la suite.

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