La Russie accusée d’avoir utilisé l’antivirus Kaspersky pour espionner la NSA américaine

Mercredi 11 octobre 2017

La Russie accusée d’avoir utilisé l’antivirus Kaspersky pour espionner la NSA américaine

Les services israéliens avaient alerté en 2015 leurs homologues américains après avoir eux-mêmes piraté l’éditeur russe, affirme la presse américaine.

LE MONDE | 11.10.2017 à 11h58 • Mis à jour le 11.10.2017 à 15h48

Le logiciel antivirus de la société russe Kasperksy a été piraté par les services de renseignement israéliens, qui ont découvert au cours de leur intrusion que le logiciel était déjà utilisé par les services de renseignement russes, qui s’en servaient pour espionner la NSA américaine. Cet étrange bal des espions est décrit, mardi 10 octobre, par le New York Times et le Washington Post, qui citent des sources anonymes du renseignement américain.

Selon les deux quotidiens, les services israéliens ont alerté leurs homologues américains après avoir découvert, en 2015, des outils de piratage appartenant à la NSA sur le réseau de Kaspersky dans lequel les agents israéliens s’étaient introduits. Selon les services américains et israéliens, les agents russes sont parvenus à dérober des documents confidentiels de la NSA en accédant à l’ordinateur personnel d’un agent de la NSA, qui avait stocké ces fichiers, en violation des règles de l’agence, sur un PC connecté à Internet et utilisant l’antivirus de Kaspersky.

De par leur fonctionnement même, les logiciels antivirus ont accès à tous les fichiers d’un ordinateur, qu’ils analysent pour détecter s’ils contiennent des lignes de code correspondant à un logiciel malveillant. Toute personne ayant le contrôle d’un de ces logiciels peut donc aisément rechercher un fichier particulier et avoir accès à son contenu. D’après les services israéliens, les agents russes utilisaient leur accès au réseau de Kaspersky pour rechercher « agressivement » un certain nombre de fichiers appartenant à la NSA.

Kaspersky avait découvert l’intrusion israélienne en 2015, après plusieurs mois, et publié un rapport qui n’accusait pas directement Israël mais épinglait un groupe paraétatique déjà identifié, « Duqu ». Ce groupe est soupçonné d’être à l’origine du virus Stuxnet, conçu pour attaquer les centrales d’enrichissement d’uranium iraniennes, et avoir tenté d’espionner plusieurs réunions internationales consacrées au nucléaire iranien.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/10/11/la-russie-accusee-d-avoir-utilise-l-antivirus-kaspersky-pour-espionner-la-nsa-americaine_5199375_4408996.html#zLACxZCLZTElXm8U.99

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