La Suisse libère 120 millions de dollars pour le Brésil

Mercredi 18 mars 2015

La Suisse libère 120 millions de dollars pour le Brésil

Scandale Petrobras

L’argent provient des comptes gelés en Suisse depuis le début du scandale de corruption touchant le géant pétrolier Petrobras, a annoncé le Ministère public de la Confédération.

Mis à jour à 17h38

La compagnie pétrolière brésilienne publique est secouée par un scandale de corruption. Au total, 400 millions de dollars étaient gelés en Suisse.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a libéré 120 millions de dollars bloqués en Suisse dans l’affaire Petrobras, a-t-il annoncé le mercredi 18 mars.

Le MPC a reçu à ce jour 60 communications du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent dans cette affaire. Depuis avril 2014, il mène neuf enquêtes pénales pour soupçon de blanchiment d’argent lié à la corruption. Les procédures visent huit ressortissants brésiliens, la neuvième est ouverte contre inconnu.

Les investigations menées par le MPC ont mis au jour plus de 300 relations d’affaires avec plus de 30 établissements bancaires en Suisse. Les versements pour corruption examinés par le Brésil ont vraisemblablement transité par ces établissements.

Pots-de-vin

Les ayants droit des comptes sont des cadres de Petrobras, des responsables de sous-traitants, des intermédiaires financiers et des entreprises brésiliennes ou étrangères ayant versé des pots-de-vin.

Le procureur général de la Confédération Michael Lauber s’est rendu pour une visite de travail au Brésil, où il a évoqué, avec son homologue brésilien, un traitement conjoint du scandale Petrobras. Les 120 millions de dollars libérés témoignent de la volonté de la Suisse de lutter contre l’utilisation abusive de sa place financière à des fins criminelles et de restituer les avoirs aux lésés, ajoute le MPC.

Perquisitions

Celui-ci avait annoncé en novembre dernier qu’il enquêtait dans le scandale impliquant le géant pétrolier. La police brésilienne avait perquisitionné plusieurs sociétés et arrêté une vingtaine de personnes, dont d’anciens patrons et cadres de grandes entreprises de construction.

Ces firmes auraient conclu des cartels et signé des contrats frauduleux de plusieurs millions avec la compagnie pétrolière contrôlée par l’Etat. L’argent tiré des activités illicites aurait servi à financer des partis, dont le parti du Travail de la présidente Dilma Rousseff. Dimanche, un million de personnes ont manifesté à travers du Brésil pour réclamer son départ.

(ats/Newsnet)

Créé : 18.03.2015, 17h38

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