Justice vendredi 21 août 2015
La Suisse ouvre une enquête sur le scandale de corruption en Malaisie
Par Dejan Nikolic
Le Ministère public de la Confédération vise deux « organes » du fonds souverain 1MDB pour corruption de fonctionnaires, gestion déloyale et blanchiment d’argent
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert le 14 août « une procédure pénale contre deux organes de 1MDB », le fonds souverain de Malaisie contrôlé par le premier ministre Najib Razak. Les faits reprochés par le procureur helvétique, a appris « Le Temps », sont graves : corruption d’agents publics étrangers, gestion déloyale des intérêts publics et blanchiment d’argent.
L’affaire concerne l’un des plus gros scandales financiers de l’Asie du Sud-Est. Elle porte sur le détournement, à travers la société PetroSaudi à Genève et 1MDB, de 700 millions de dollars. Ces fonds auraient fini sur les comptes de Najib Razak, à des fins de financement de campagne politique. L’information provient de données volées par Xavier Justo. Cet ancien directeur de la multinationale pétrolière, arrêté en Thaïlande en juin dernier, a été condamné voilà quelques jours à trois ans de prison pour tentative de chantage, sur plainte de son ex-employeur. Le Genevois avait en effet tenté de monnayer les 90 gigas subtilisés à la multinationale pétrolière, avant de les livrer à la presse étrangère.
Contacté, le Bruno Manser Fonds (BMF), à l’origine de deux plaintes dans cette affaire (fin 2014 et début 2015), s’est déclaré satisfait, quoiqu’un peu surpris par les entités visées dans la procédure helvétique. « Nous nous attendions à ce que la société PetroSaudi à Genève soit directement dans la ligne de mire du parquet fédéral, ainsi que les antennes zurichoise et genevoise des banques RBS Coutts à et J. P. Morgan, lesquelles ont accueilli les fonds incriminés », indique Lukas Straumann, directeur du BMF. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.