La banque de Pinochet doit rendre des comptes

Mardi 1er février 2005 — Dernier ajout mercredi 11 juillet 2007

La banque de Pinochet doit rendre des comptes

Février 2005

ÉCONOMIE

Les anciens et les actuels dirigeants de la Riggs National Bank, basée à Washington, ont témoigné devant une commission du Sénat américain qui enquête sur les opérations suspectes menées entre cette banque et le général Augusto Pinochet, l’ancien dictateur chilien.

L’enquête concerne également les relations avec de hauts responsables de Guinée équatoriale, république pétrolière d’Afrique de l’Ouest, dont son président, le général Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Selon un rapport de cette commission, "la banque Riggs a aidé le général Pinochet à masquer ses comptes bancaires afin de transférer illégalement de l’argent pendant de nombreuses années, y compris au milieu des années 90, quand il fut arrêté au Royaume-Uni et que ses avoirs devaient être gelés, en conformité avec un ordre d’une cour internationale", rappelle le New York Times.

En revanche, le Los Angeles Times s’intéresse plus particulièrement aux liaisons africaines de Riggs et titre sur cette « banque qui s’accommodait d’un despote africain ».

En effet, dès 2001, le département d’Etat américain avait désigné la Guinée équatoriale comme « un pays qui gérait mal sa richesse pétrolière croissante et qui violait les droits de l’homme ».

Or, avec le renforcement des lois sur le blanchiment d’argent, après le 11 septembre 2001, les opérations de Riggs n’ont guère changé et suscitent à présent un examen minutieux.

Mais l’enjeu dépasse même le cas singulier de la Riggs Bank. « La débâcle de Riggs alimente un débat pour savoir si les organes de régulation bancaires fédéraux font bien leur travail au moment critique où des terroristes pourraient se servir des institutions financières américaines pour financer leurs opérations ? » souligne le quotidien californien.

© Courrier international 2004

Publié avec l’aimable autorisation du magazine Courrier International

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