La défense de Beny Steinmetz attaque le témoin israélien

Vendredi 2 septembre 2022

La défense de Beny Steinmetz attaque le témoin israélien

01/09/2022 | 18:22

Genève (awp/ats) - Le procès du magnat des mines franco-israélien Beny Steinmetz s’est poursuivi jeudi devant la Chambre pénale d’appel et de révision de Genève avec l’audition des témoins. Le statut juridique de l’un d’entre eux, non tenu de dire la vérité, a été âprement attaqué par la défense.

Cet Israélien était le titulaire de ce qui est considéré par la justice comme une société-écran ayant servi à faire transiter des fonds en faveur de la quatrième épouse du président guinéen Lansana Conté. En première instance, la justice a conclu que le groupe minier Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) a versé 8,5 millions de dollars entre 2006 et 2012 à Mamadie Touré afin d’obtenir les droits sur les mines du Simandou.

Statut contesté

Cet homme estime avoir été manipulé par Beny Steinmetz dans cette affaire qui a donné lieu à l’ouverture de procédures en Roumanie, pour la vente fictive de terrains, et dans son pays où il est « témoin de la couronne ». Un statut de repenti qui fait qu’il doit être entendu en Suisse comme « personne appelée à donner des renseignements ». Il n’est donc pas, contrairement au témoin, obligé de dire la vérité.

A deux reprises, Daniel Kinzer, avocat de M. Steinmetz, a contesté ce statut. Et de rappeler que l’Israélien avait « mis 20 faux dans les titres sur la table », mais qu’un seul a été retenu dans le jugement de première instance de 2021. A deux reprises, l’incident a été rejeté, malgré la production en fin de matinée d’un document récent qui prouve, selon Me Kinzer, « qu’on tente de tromper la Cour sur son statut. »

« Des bêtises »

L’Israélien a indiqué être associé à Beny Steinmetz dans des affaires en Ukraine et en Israël depuis 2006. « Il a essayé de me faire passer pour son associé pour les pays africains », a-t-il dénoncé, déclarant n’avoir rien à voir avec ces affaires. Interrogé sur des transactions, il a répondu ne plus se souvenir de certaines et ne pas avoir à justifier d’autres : « Je mets l’argent où je veux. »

Codéfenseur de M. Steinmetz, Christian Lüscher a posé des questions sur la procédure israélienne. L’homme a répété qu’il n’a pas le droit de s’exprimer. « Avez-vous été contraint par les autorités israéliennes de venir à Genève pour incriminer M. Steinmetz ? », a demandé Me Lüscher. « Ce sont des bêtises », a rétorqué l’homme.

Me Lüscher en a profité pour dénoncer le fait que des avocats de l’Israélien soient présents dans la salle depuis le début du procès pour prendre des notes. Le premier procureur Yves Bertossa s’est, lui, étonné du fait qu’une dizaine de communicants et avocats étrangers de Beny Steinmetz figurent dans le public. « L’audience est publique », a rappelé la présidente de la Cour.

Témoins absents

La Cour avait accepté d’entendre cinq autres témoins, dont Mamadie Touré. Personne ne s’est présenté jeudi. En fin d’après-midi, deux témoins de moralité ont parlé de Beny Steinmetz. Honnêteté, gentillesse, empathie, respect : « Il nous a enseigné ces valeurs par les actes », a souligné un de ses fils.

ats/rq

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