La tension monte à Genève autour de l’élection au poste de procureur général

Dimanche 13 janvier 2008

RÉGIONS : La tension monte à Genève autour de l’élection au poste de procureur général

Date de parution : Samedi 12 janvier 2008

Auteur : Fati Mansour

illustration : Bernard Bertossa. Procureur général genevois durant douze ans, il ne renie rien de ses convictions antérieures. Photo : Eddy Mottaz

Extraits de l’article mis en ligne sur le site du journal Le Temps :

GENEVE. La campagne a gagné en intensité cette semaine avec les déclarations remarquées de l’ancien procureur général Bernard Bertossa. Des surprises ne sont pas à exclure du côté de l’UDC, voire du Barreau.

Pour les Genevois qui ne le savaient pas encore, l’évidence s’est désormais imposée. Sauf surprise, il y aura bel et bien une élection ouverte et fortement disputée pour le poste de procureur général le 20 avril prochain. La campagne a pris son envol cette semaine. Les critiques formulées par Bernard Bertossa contre son successeur dans une interview accordée au Temps ont mis le feu aux poudres. Avec une intensité assez inattendue. Décryptage d’un contexte particulièrement électrique.

Démonstration est faite que Daniel Zappelli n’a pas les qualités professionnelles et personnelles nécessaires pour être reconduit dans ses fonctions. Cet avis exprimé par celui qui a dirigé le Ministère public durant douze ans (LT du 09.01.2007) a suscité des réactions très contrastées.

Les crispations

A droite, Bernard Bertossa a excédé ceux qui auraient préféré qu’il garde le silence et reste loin des affaires de la République. Certains, à l’instar du président du Parti libéral, Michel Halpérin, vont jusqu’à lui prêter le dessein de vouloir influencer le candidat socialiste François Paychère, actuel président du Tribunal administratif, en donnant le signal d’une sorte d’engagement idéologique en faveur d’une justice militante.

Visiblement, le franc-parler de l’ancien magistrat, désormais à la retraite après avoir été juge au Tribunal pénal fédéral durant quatre ans, crispe toujours autant les détracteurs de ce qui fut sa politique volontariste en matière de lutte contre le blanchiment et la criminalité en col blanc. Son intervention va sans doute souder les rangs d’une droite somme toute assez démobilisée.

A gauche, l’accueil réservé à ces propos est forcément tout autre. Pour David Lachat, avocat et membre actif de la commission judiciaire du Parti socialiste genevois, Bernard Bertossa a bien fait de dire ce qu’il a dit et d’exprimer, avec la crédibilité qui est la sienne, une opinion largement répandue au sein de la magistrature et auprès des professionnels du droit. « Il n’a fait que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas », résume Me Lachat.

Lire la suite de l’article sur le site du journal Le Temps.

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