Le Venezuela, la nouvelle épine des banques suisses

Samedi 10 septembre 2016

Le Venezuela, la nouvelle épine des banques suisses

Blanchiment d’argent Plus de cent millions de dollars ont déjà été gelés en Suisse dans le cadre d’une énorme affaire de corruption au sein du bras pétrolier de Caracas.

Après le Brésil avec le géant pétrolier Petrobras et la Malaisie avec son bras financier 1MDB, voici revenu le temps du Venezuela. En l’espace de dix-huit mois, une troisième affaire de corruption massive vient de nouveau ternir la réputation de la place financière helvétique. Elle émane cette fois-ci de Caracas. Plus précisément de la société d’Etat Petróleos de Venezuela SA (PDVSA), engluée dans d’importantes affaires de dessous de table, de l’argent sale souvent caché en Suisse. Elle porte sur plus d’un milliard de dollars.

« Plus de 100 millions bloqués »

En l’espace de trois ans, au moins trois enquêtes en lien avec des affaires de corruption au Vénézuela ont été ouvertes outre-Atlantique et ont été suivies par des demandes d’entraide adressées à la justice helvétique. L’une d’elles a donné lieu à la séquestration de plus de 100 millions de dollars sur des comptes bancaires.

[…] Dix-huit banques suisses visées

Le géant pétrolier vénézuélien fait actuellement l’objet d’une autre procédure outre-Atlantique. Qui mène aussi en Suisse. Le redoutable procureur Preet Bharara – qui a déjà sanctionné plusieurs banques helvétiques dans le passé – s’intéresse de très près au groupe industriel vénézuélien Derwick Associates, aussi soupçonné de corruption chez PDVSA, suite à l’obtention de juteux contrats en un temps record. L’entreprise de Caracas est spécialisée dans la construction de centrales électriques, le gaz naturel et les équipements liés à ces industries lourdes.

A Berne, on confirme que le magistrat new-yorkais avait envoyé, dès juin 2015, une demande de renseignements au sujet de dix-huit banques suisses auprès de l’OFJ dans le cadre de cette affaire. Le mois dernier, l’agence Bloomberg indiquait que UBS et EFG figuraient parmi ces dernières. Aucun des deux établissements n’a souhaité commenter. De son côté, l’OFJ précise qu’il examine actuellement les documents collectés, avant d’éventuellement les transmettre outre-Atlantique.

Au Venezuela, ces histoires attisent la colère. Pas seulement parce que le gouvernement n’a lancé aucune enquête – malgré les soupçons – sur ce qui se trame au sein de PDVSA, bras pétrolier du pays, ou parce que la population fait les frais de la grave crise économique actuelle. Lire la suite.

(Créé : 10.09.2016, 14h09)

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