Le président d’UBS Belgique arrêté dans une enquête pour fraude

Jeudi 19 juin 2014

Le président d’UBS Belgique arrêté dans une enquête pour fraude

Synthèse ATS AFP Reuters Belga

Le patron de la filiale belge du numéro un bancaire helvétique UBS a été interpellé par la police fédérale judiciaire de Bruxelles pour des soupçons de blanchiment et fraude fiscale. L’affaire porte sur plusieurs milliards d’euros. UBS « coopère totalement »

Le patron de la filiale belge du numéro un bancaire helvétique UBS est interrogé par la police fédérale judiciaire de Bruxelles pour des soupçons de blanchiment et fraude fiscale. L’affaire porte sur plusieurs milliards d’euros.

Marcel Bruehwiler, patron d’UBS Belgique, est également suspecté d’appartenance à une organisation criminelle, a indiqué jeudi le parquet de Bruxelles. Le banquier devait être présenté en milieu de journée à un juge d’instruction, qui pourra décider de le placer ou non en détention provisoire.

La filiale belge d’UBS aurait approché, au cours des dix dernières années, des contribuables belges fortunés pour leur proposer l’ouverture de comptes non déclarés en Suisse.

Perquisitions

Le parquet de Bruxelles a ouvert il y a environ trois mois une enquête sur les pratiques de la banque. « Les premiers éléments mettent en évidence une probable fuite organisée de grandes sommes d’argent afin que celles-ci échappent à l’imposition en Belgique », explique la porte-parole du parquet de Bruxelles Ine Van Wymersch.

« Ces éléments ont été mis au jour grâce à des déclarations très détaillées de ‘compliance officers’ (des employés de la banque devant s’assurer que tout se déroule légalement, ndlr) qui avaient soit quitté la banque ou bien qui en avaient été licenciés. Ces personnes ne pouvaient plus tolérer les pratiques frauduleuses qu’elles ont dénoncées. »

L’enquête de ces derniers mois a abouti à plusieurs perquisitions menées jeudi dans la filiale de la banque mais aussi chez un client bien défini et chez M. Bruehwiler.

« Totale coopération »

L’établissement a fait savoir jeudi qu’il coopérait totalement avec les autorités belges. « UBS ne tolère aucune activité visant à aider ses clients à circonvenir leurs obligations fiscales », a déclaré un porte-parole à l’ats.

L’enquête intervient alors que fin mai, un ex-banquier suisse d’UBS a été condamné aux Etats-Unis à cinq ans de prison avec sursis pour avoir aidé de riches Américains à échapper à l’impôt en ouvrant des comptes en Suisse. Plusieurs autres anciens cadres d’UBS sont également visés par des enquêtes aux Etats-Unis.

En février 2009, la banque elle-même a dû verser 780 millions de dollars aux autorités américaines et leur livrer le nom de plusieurs milliers de ses clients soupçonnés d’avoir fraudé le fisc. UBS est par ailleurs poursuivie en France pour démarchage illicite de clients. Elle est également accusée de complicité d’évasion fiscale par le fisc allemand.

Le Temps

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