Le témoin clé des largesses de Khadafi qui vit en Égypte

Samedi 2 décembre 2017

Le témoin clé des largesses de Khadafi qui vit en Égypte

par Nicolas Beau - 27 novembre 2017

Interface en 2005-2007 entre le colonel Kadhafi et Nicolas Sarkozy, Souheil Rached, jamais entendu par la justice, a renoncé à séjourner régulièrement en France.

Ancien photographe de presse au Liban, Souheil Rached aura été surtout dans sa jeunesse un militant courageux et déterminé du FPLP, l’organisation palestinienne de Georges Habache. C’est à ce titre qu’il rencontre, durant la guerre au Liban, les milieux de renseignement français ainsi que le colonel libyen Saleh Drouki, alors ambassadeur de Libye à Beyrouth.

Présenté à Tripoli au “Guide”, le jeune Souheil débute une carrière brillante et foudroyante auprès de Moussa Koussa, qui est chargé, sous l’autorité directe de Kadhafi, de tous les dossiers sensibles à l’étranger. À ce titre, Koussa négociera avec les Anglais le dossier “Lockerbie”, du nom de ce village écossais où un avion de la Pan s’écrase en 1988, victime d’un attentat meurtrier (270 morts) qui sera imputé aux Libyens. Apparemment, Moussa Koussa, adepte du double jeu, saura s’y prendre avec les services anglais. Durant la guerre franco-anglaise en Libye en 2011, ce proche parmi les proches de Kadhafi s’enfuit en Angleterre, porteur de ses secrets d’État ; il y sera fort bien accueilli, avant de gagner l’Arabie Saoudite, où il séjourne.

De Paris à Bamako

Jusqu’à l’intervenion en Libye en 2011, Souheil Rached, francophone et francophile, est l’homme qui connait le mieux les relations entre Tripoli et Paris, comme le raconte fort bien dans le livre “Sarkozy/Kadhafi, histoire secrète d’une trahison” (Le Seuil) la journaliste Catherine Graciet. Le domaine d’intervention de cet agent d’influence s’étend même en Afrique francophone. À l’époque, Kadhafi se veut le roi de l’Afrique sahélienne, où il déverse des dizaines de millions de dollars. Mais il s’agit de pays d’influence française. Souheil Rached déploie tout son talent pour rapprocher les hommes de Kadhafi, la diplomatie française et les chefs d’État africains, notamment au Mali et au Niger. Lire la suite.

Revenir en haut