« Les Prédateurs »

Lundi 1er octobre 2018

Ce livre dénonce les prédateurs de la finance qui agissent aux dépens de l’Etat

Capital Publié le 26/09/2018 à 12h10 Mis à jour le 26/09/2018 à 12h43

Quick, Uramin… Un livre épingle le coût des « prédateurs » de la finance pour les entreprises publiques.

Un livre des journalistes Catherine Le Gall et Denis Robert décrypte les montages financiers de trois acquisitions - une chaîne de hamburgers, une raffinerie texane et des mines d’uranium africaines - et dénonce les « prédateurs » qui agissent selon eux aux dépens de l’Etat. « Les prédateurs mettent en place dans les systèmes des hommes à eux », explique lors d’une rencontre avec la presse M. Robert, à l’occasion de la sortie jeudi du livre « Les Prédateurs » aux éditions du Cherche Midi. Ils ont à chaque fois pour cible une entreprise publique.

"Dans le cas de Quick, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ; dans celui de la raffinerie de Pasadena (Texas) le groupe public brésilien Petrobras, et Areva dans celui d’Uramin« , détaille-t-il. »Ce sont trois affaires, qui sont apparemment indépendantes, qui fonctionnent sur la même mécanique« , affirme M. Robert. »Dans les trois cas, on voit le rôle des experts qui effectuent une expertise qui est bidon« , relate le journaliste. »Ces expertises ont pour but de gonfler les prix et de faire cracher de l’argent public, avec l’aide de complices à l’intérieur", assure-t-il.

Dans cet ouvrage, les deux auteurs reviennent sur la vente de la chaîne Quick en 2007 à la filiale de la CDC Qualium, pour 760 millions d’euros, un bien, selon eux, « incroyablement surévalué ». Deux années plus tôt, la chaîne de hamburgers était estimée à 300 millions d’euros. A partir de l’affaire Quick, les journalistes prennent comme fil conducteur de leur enquête le milliardaire belge Albert Frère, actionnaire de Quick, et le magnat canadien Paul Desmarais. Tous deux sont présentés comme « un duo de milliardaires ayant bâti leurs fortunes grâce à des hommes bien placés ». « On ne peut pas dire que ce soit illégal, mais on assume de dire que c’est immoral », commente Mme Le Gall.

En suivant ces deux financiers, les journalistes remontent jusqu’à la vente d’une raffinerie à Pasadena en 2005 au groupe public pétrolier brésilien Petrobras pour 1,18 milliard de dollars, alors qu’elle avait été achetée 42,5 millions sept années plus tôt par un groupe appartenant à Albert Frère. Ils arrivent finalement à l’achat controversé d’Uramin par Areva en 2007 pour 1,8 milliard de dollars, une affaire au cœur de deux informations judiciaires en France. Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la CDC n’a pas souhaité commenter le livre. Il a rappelé que la CDC était « actionnaire » de sa filiale Qualium et estimé qu’elle « n’avait donc aucune prise sur les décisions de l’époque ».

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