Les paradis de l’anonymat ? Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne !

Vendredi 27 mars 2009

Criminalité économique 10:39

Les paradis de l’anonymat ? Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne !

Par Jean-Claude Péclet

Un professeur australien a voulu savoir où et comment, en pratique, on pouvait créer des sociétés-écrans et ouvrir des comptes bancaires anonymes. Les conclusions de son étude sont explosives et embarrassantes pour le G20 au moment où celui-ci s’attaque aux centres « offshore »

Les banquiers suisses et le Conseil fédéral liront avec grand intérêt l’étude très pratique que vient de publier Jason Sharman. Avec un petit budget et en s’aidant des petites annonces qui fleurissent sur Internet ou dans la presse spécialisée, ce professeur du Centre de gouvernance et de politiques publiques à la Griffith University (Australie) a sollicité 45 offres pour monter des sociétés-écrans dans 22 pays, certains étiquettés comme paradis fiscaux, d’autres étant de très respectables membres de l’OCDE.

Sa conclusion est doublement gênante pour les membres du G20 qui mènent actuellement la chasse à l’évasion fiscale. Premièrement, il est facile de transférer de l’argent en tout anonymat, en dépit des règles de bonne conduite et conventions adoptées par les Etats. Deuxièmement, et c’est plus surprenant, les pays où le détournement des règles est le plus facile ne sont pas des îles exotiques, la Suisse ou le Liechtenstein, mais bien les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Pour Jason Sharman, la littérature actuelle concernant l’application des règles internationales souffre d’un biais formaliste qui surestime leurs succès. Son projet consistait à tester l’efficacité des nombreux textes existants dans le domaine de la transparence bancaire et de la lutte contre la criminalité économique en essayant de créer des coquilles juridiques anonymes, puis de s’en servir pour transférer de l’argent, toujours sans révéler son identité.

Lire la suite de l’article sur le site internet du journal suisse Le Temps.

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