DÉCODAGE - CYBERCRIMINALITÉ
Les pirates du Web font fortune
Les hackers imaginent des techniques toujours plus pointues. Le site bluewin.ch vient d’en faire les frais. Désormais, ils n’attaquent plus seulement pour la gloire, mais pour le profit
Gaëlle Cajeux - 09/01/2008
Le Matin
Qu’est-il arrivé à bluewin.ch ?
PARALYSÉ Lundi, vers midi, le site Internet www.bluewin.ch a été en grande partie paralysé par une attaque informatique. L’accès au site fut difficile, voire impossible, pendant près d’une heure et demie. « Il s’agit d’une attaque de type déni de service, a précisé Myriam Ziesack, porte-parole de Swisscom. Nous allons tenter d’identifier son auteur, mais cela n’est vraiment pas simple. »
Qui est en danger ?
Tout le monde « Aujourd’hui, les pirates du Web ont les compétences techniques pour attaquer les particuliers et mettre à mal n’importe quelle société, mais aussi les Etats, fait remarquer Lorin Voutat. Souvenez-vous, l’an dernier, l’Estonie a été paralysée par l’attaque de hackers ultranationalistes russes. »
Quel est le profil des cybercriminels ?
Mafias. Finis les défis des jeunes cyberdélinquants, pour la gloire. « Aujourd’hui, les attaques sont toujours plus sophistiquées et proviennent de groupes de hackers organisés, de vraies mafias, qui agissent pour se faire de l’argent », explique Christophe Vérité, ingénieur chez F-Secure France.
Lucratif. « C’est un business simple à mettre en œuvre, à faible risque, aux opportunités croissantes et très profitables », souligne Eugène Kaspersky, de la société russe Kaspersky Lab. Pour 2005, le FBI a estimé à 120 millions de francs les pertes dues au piratage.
La cybercriminalité est désormais plus lucrative que le trafic international de la drogue.