Marc Ladreit de Lacharrière, ce patron dans l’ombre de Fillon

Mardi 31 janvier 2017

Marc Ladreit de Lacharrière, ce patron dans l’ombre de Fillon

Richard Werly, Paris Publié lundi 30 janvier 2017 à 20:18.

Marc Ladreit de Lacharrière est incontournable dans l’entourage du candidat de la droite française. Il a été entendu lundi par la justice dans l’enquête sur le « Penelopegate »

Son nom est synonyme d’influence. Classé parmi les vingt-cinq premières fortunes françaises (2,4 milliards d’euros selon Forbes, cité par l’AFP), mécène culturel reconnu et courtisé, le financier Marc Ladreit de Lacharrière, 76 ans, aurait sans doute préféré ne pas apparaître au grand jour dans ce « Penelopegate » qui embarrasse son candidat favori François Fillon.

Conseiller de l’ombre

« Il n’est pas dans l’opérationnel. Il se voit plutôt comme un conseiller de l’ombre capable de faire pencher la balance politique en faveur des réformes libérales qu’il juge indispensables pour la France » commente un ancien cadre de la fondation Culture & Diversité créée en 2006 par l’homme d’affaires. Problème : l’intéressé, PDG de la holding Fimalac, est aussi propriétaire de la Revue des Deux Mondes. Or ce mensuel a, entre mai 2012 et décembre 2013, employé une certaine… Penelope Fillon.

L’affaire, qui lui a valu d’être entendu par le Parquet national financier lundi à Paris, est plus sérieuse qu’il y parait. S’il s’avère que l’épouse de l’ancien premier ministre a bénéficié d’un emploi fictif dans cette revue mensuelle fondée en 1829, la justice française pourrait fort bien le mettre en examen pour « abus de biens sociaux ». Le coup porté à l’intégrité de la famille Fillon serait alors rude, même si le candidat s’est engagé à renoncer à la présidentielle seulement s’il se retrouve mis personnellement en examen.

[…] Ex-conseiller de Macron

Beaucoup, à gauche, comparent cet énarque (promotion Robespierre) d’origine ardéchoise et huguenote au défunt Henry Hermand, le magnat décédé en 2016 à 92 ans qui conseillait Michel Rocard et… Emmanuel Macron. Motif : un même goût pour le débat plutôt que pour les fonctions publiques, avec lesquelles ces libéraux dans l’âme ont toujours maintenu une saine distance : « Il s’est toujours tenu à l’écart du MEDEF (mouvement des entreprises de France) regrettait récemment devant nous un responsable patronal. Il est un homme de club, pas d’action collective ».

Fimalac, dont la capitalisation à la bourse de Paris frôle les trois milliards d’euros, n’est pas n’importe quelle holding. Une partie de la fortune du groupe s’est bâtie sur l’agence de notation financière Fitch, dont il a revendu 30% en 2015. Or la notation convient bien à ce personnage qui oscille sans cesse entre l’observation et l’action. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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