Naples risque de payer le prix fort pour la crise des déchets

Dimanche 13 janvier 2008

13/01/2008 12:02

ROME (AFP) - Naples risque de payer le prix fort pour la crise des déchets

Naples et sa région, la Campanie, risquent de subir encore longtemps les conséquences en termes économiques et d’image de la crise des déchets de ce début d’année, même si sur place la situation revient progressivement à la normale.

"Les pertes pourraient atteindre 500 millions d’euros en raison de l’image dégradée de la Campanie à la suite de la crise des déchets, avec les annulations de séjour dans les chambres d’hôtes à la campagne et de commandes, en provenance de l’Italie et de l’étranger, de produits agro-alimentaires", indique dimanche sur son site internet la Coldiretti, un des principaux syndicats d’agriculteurs italiens.

« De la mozzarella au citron, de la pomme au vin », les baisses de commandes de produits alimentaire atteignent « jusqu’à 30% », affirme la Coldiretti, rappelant que 135.000 entreprises agricoles opèrent en Campanie et que de nombreux emplois sont en danger si la crise devait perdurer.

Le syndicat des commerçants, Confcommercio, qui regroupe les PMI du domaine touristique, a demandé au gouvernement de proclamer l’« état de catastrophe » pour ce secteur en Campanie.

« Pratiquement toutes les réservations dans les hôtels pour le mois de janvier ont été annulées et des milliers d’emplois dans les entreprises touristiques sont en danger », affirme Maurizio Maddaloni, vice-président de Confcommercio.

« Nous sommes disposés à garantir la présence des opérateurs touristiques de la Campanie à toutes les prochaines bourses de tourisme, dès celle de mi-janvier à Vienne (…). Mais nous craignons un échec éclatant et humiliant parce qu’on ne sait pas quand sera résolue la crise des déchets », poursuit M. Maddaloni.

« Par ailleurs l’impact sur notre image de marque est tellement élevé que seule une campagne de promotion massive pourra permettre de commencer à retrouver la crédibilité touristique de la Campanie », conclut M. Maddaloni.

Le chef du gouvernement italien Romano Prodi, conscient de la situation, a lancé un appel à l’unité du pays pour résoudre la crise des déchets napolitains.

"La crise des déchets est une honte pour toute l’Italie et nous devons la résoudre tous ensemble. Je ne veux plus entendre ironiser les autorités internationales", a dit M. Prodi samedi à La Valette où il assistait aux célébrations marquant l’entrée de Malte dans la zone euro.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso avait affirmé il y a deux jours suivre « avec attention » la situation en Campanie.

Plusieurs des 20 régions italiennes refusent d’accueillir sur leur territoire les déchets de Naples tandis que la Sardaigne a été le théâtre de heurts entre forces de l’ordre et manifestants quand 500 tonnes d’ordures de la Campanie sont arrivées sur cette île.

Un navire a déchargé dimanche matin 1.500 tonnes de déchets en Sicile aussi, mais après de brèves discussions avec une poignée de manifestants, le convoi de camions transportant les ordures a pu poursuivre tranquillement son chemin vers la décharge où sera entreposé le chargement.

A Naples et dans sa région la situation se normalise progressivement même si plusieurs communes sont encore envahies par les déchets et gardent leurs écoles fermées.

Selon l’Asia, la société qui s’occupe du ramassage des déchets à Naples, environ 5.500 tonnes d’ordures restent dans les rues de la ville, une quantité « élevée mais stable » car les quartiers sont nettoyés à tour de rôle.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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