Paradis luxembourgeois

Mercredi 1er mars 2000 — Dernier ajout jeudi 17 mai 2007

Paradis luxembourgeois

Il faut se réjouir de ce que les députés français prennent l’habitude de s’intéresser aux vraies questions.

Par exemple à la façon dont de micro-États voisins, Monaco ou le Luxembourg, cultivent cyniquement la criminalité financière au cœur de l’Union européenne. L’Autriche brunâtre a commencé de les imiter. Ça intéresse aussi les Africains.

La Banque continentale du Luxembourg (BCL ou Conti), par exemple, contrôlée par Paribas et le multimilliardaire Nadhmi Auchi (ami des paradis fiscaux, des vendeurs d’armes et du clan Pasqua), puis par la KredietBank (amie des démocrates-chrétiens flamands), a été la banque de Mobutu et des mobutistes, de maints dictateurs et du Hutu power.

Par elle a transité le financement de la Radio des Mille collines, qui serinait l’appel au génocide.

Les députés socialistes Vincent Peillon et Arnaud de Montebourg, de la mission parlementaire sur le blanchiment d’argent, ont été fraîchement accueillis au Luxembourg, qui a désorganisé sa justice et sa police pour mieux laisser inviolés les secrets des comptes criminels. Au point de devenir le principal carrefour européen de l’argent sale.

La toute nouvelle secrétaire d’État au Budget, Florence Parly, n’a pas vraiment gagné en crédibilité quand sur France 3, le 13 février, elle a dit savoir « que le Luxembourg est très attaché à la politique de lutte contre le blanchiment des capitaux » (cf. Libération du 18/02/2000). Si les caisses de l’État français sont aussi protégées des incursions mafieuses que les banques luxembourgeoises, il y a du souci à se faire. Serait-ce déjà une déclaration d’allégeance à la Françafrique, qui sait si bien détourner les lignes budgétaires ?

Extrait de BAA N°79 - Mars 2000 -

Publié avec l’aimable autorisation de l’association Survie.

Dans la même rubrique…

Revenir en haut