Plus de 250 personnes exécutées, dont des enfants

Samedi 5 août 2017

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Plus de 250 personnes exécutées, dont des enfants

RDCongo En RDC, des massacres ont été commis par des agents de l’Etat, des milices ou des rebelles. Pami les nombreuses victimes, des enfants dont certains n’avaient pas 8 ans.

De terribles violences et des exécutions sauvages ont touché plus de 250 personnes au Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo. Parmi les victimes, figurent 62 enfants, dont trente avaient moins de huit ans. (4 août 2017) Parmi les 251 personnes tuées figurent 62 enfants, dont trente avaient moins de huit ans, indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme publié à Genève. Ce bilan a été dressé par une équipe d’enquêteurs du Haut Commissariat sur les massacres ethniques dans la région du Kasaï, ajoute le texte.

Les exécutions ont été soit « extra-judiciaires » et commises par des agents de l’Etat, soit commises par des milices de tous bords ou des rebelles, selon l’ONU. « Ce qui est important pour nous, c’est le nombre d’exécutions », a indiqué une porte-parole du Haut Commissariat

Au moins 80 charniers

Les exécutions ont été commises entre le 12 mars et le 19 juin, précise le Haut Commissariat, qui ajoute que sa Mission en RDC a recensé « au moins 80 charniers dans la région ».

Le rapport se fonde sur des entretiens menées par les enquêteurs avec 96 personnes, qui ont fui vers l’Angola voisin, pour échapper aux violences en cours au Kasaï.

« Les survivants ont évoqué les cris de personnes brûlées vives, la vision de leurs proches traqués puis abattus, et leur propre fuite, terrorisés », a déclaré le Haut Commissaire aux droits de l’Homme Zeid Ra’ad al Hussein.

« Purification ethnique »

« Ces bains de sang sont d’autant plus terrifiants qu’il semblerait que les populations sont toujours plus souvent ciblées en raison de leur appartenance ethnique », a-t-il ajouté.

Devant cette situation, le Haut Commissaire adresse un « avertissement très sérieux » au gouvernement de la RDC, « afin d’agir sans délai pour empêcher que cette violence ne bascule dans un processus de purification ethnique à plus grande échelle ».

En juin, devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, M. Zeid avait accusé les autorités de la RDC d’armer une milice menant « d’horribles attaques » contre les civils dans la région du Kasaï, en proie à des troubles. Il a dénoncé en particulier une milice, appelée Bana Mura, qui a mené « des attaques horribles contre les groupes ethniques luba et lulua ».

Devant cette situation, le Haut Commissaire avait décidé d’envoyer dans la région une équipe d’enquêteurs pour rencontrer les réfugiés ayant fui les violences. C’est le rapport de cette équipe qui a été publié vendredi.

Combats entre milices et gouvernement

Les combats ont commencé en août 2016 entre la milice Kamwina Nsapu et le gouvernement. Selon l’équipe de l’ONU, une autre milice, la Bana Mura, a été formée au printemps dernier par des personnes appartenant aux ethnies Tshokwe, Pende et Tetela, et ont attaqué les communautés Luba et Lulua.

En juin, devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, M. Zeid avait accusé les autorités de la RDC d’armer une milice menant « d’horribles attaques » contre les civils dans la région du Kasaï, en proie à des troubles.

Le Haut Commissaire avait décidé d’envoyer dans la région une équipe d’enquêteurs pour rencontrer les réfugiés ayant fui les violences. C’est le rapport de cette équipe qui a été publié vendredi.

(ats/nxp)

Créé : 04.08.2017, 11h44

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