Portugal : le groupe Espirito Santo visé par une série de perquisitions

Vendredi 28 novembre 2014

Portugal : le groupe Espirito Santo visé par une série de perquisitions

Lisbonne - Les autorités judiciaires portugaises ont mené jeudi une quarantaine de perquisitions dans le cadre d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent liée au groupe financier Espirito Santo, dont l’implosion avait ébranlé le pays l’été dernier, a annoncé le parquet.

Des soupçons concernant des crimes de fraude aggravée, abus de confiance, falsification de documents, blanchiment de capitaux et fraude fiscale sont à l’origine de ces investigations portant sur le dénommé +univers Espirito Santo+, a indiqué le parquet général de la République.

Les perquisitions ont visé 34 résidences particulières, un cabinet d’avocat et six sociétés liées à l’exercice d’activités financières et mobilisé 14 magistrats et 200 inspecteurs de l’unité de lutte contre la corruption de la police judiciaire, a-t-il précisé dans un communiqué.

La Banque du Portugal et la Commission du marché des valeurs mobilières (CMVM) sont associées à ces investigations, couvertes par le secret de l’instruction, a ajouté le ministère public.

Le juge d’instruction Carlos Alexandre, qui mène de front des enquêtes sur plusieurs affaires politico-financières, s’est lui-même rendu au siège de Novo Banco, entité née du sauvetage de Banco Espirito Santo (BES), à Lisbonne, avait appris l’AFP de source proche du dossier.

Les perquisitions visaient notamment les bureaux et les domiciles des anciens administrateurs de la banque, qui avait été scindée en deux après son sauvetage le 3 août, BES ne conservant que les actifs toxiques.

Selon les médias portugais, l’opération a été déclenchée après une plainte déposée par la Banque du Portugal, qui avait commandé en juillet un audit légal afin de déterminer les responsabilités individuelles des anciens dirigeants de BES, notamment celles de l’ex-PDG Ricardo Salgado et de son directeur financier Amilcar Morais Pires.

Banco Espirito Santo avait publié en juillet une perte historique de 3,57 milliards d’euros au premier semestre, une annonce qui avait précipité sa dégringolade en Bourse et conduit l’Etat portugais et les banques à injecter des fonds totalisant 4,9 milliards d’euros.

Des pratiques illégales de l’ancienne équipe dirigeante avaient contribué à alourdir la perte à hauteur de 1,5 milliard d’euros, avait alors laissé entendre la Banque du Portugal.

Arrêté en juillet dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent, Ricardo Salgado, 70 ans, a été mis en examen notamment pour fraude et abus de confiance avant d’être remis en liberté contre une caution de 3 millions d’euros.

Cette autre enquête, ouverte bien avant l’effondrement de BES sous le nom d’opération Monte Branco (Mont Blanc), visait à démanteler le plus grand réseau de blanchiment de capitaux du Portugal.

(©AFP / 27 novembre 2014 18h33)

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