Russie : comment TotalEnergies est tombé dans son propre piège

Mardi 22 mars 2022

Enquête

Russie : comment TotalEnergies est tombé dans son propre piège

Le géant français a beaucoup misé sur le gaz russe pour accélérer sa prise de distance avec l’or noir. A l’heure où les grandes majors se retirent du pays, il se contente de s’engager à ne plus y investir. Une stratégie difficile à tenir dans la durée.

Par Gabriel Grésillon Publié le 22 mars 2022 à 06:50

Tenir, mais pour combien de temps ? Depuis le début de la guerre en Ukraine, la pression ne cesse de s’accentuer sur TotalEnergies. Là où la plupart de ses grands concurrents occidentaux ont annoncé un retrait de Russie , le géant français de l’énergie tente de sauver sa mise et serre les dents en espérant que la tempête médiatique retombera.

Mais les vents ne faiblissent pas. Le 11 mars, le fonds Clearway Capital a adressé une lettre au conseil d’administration du groupe en l’appelant à cesser ses activités en Russie et à « se préparer à un monde où faire des affaires avec ou en Russie n’est plus une option ».

Le même jour, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a estimé le pétrolier français « complice » de « crimes de guerre ». Fustigeant une « indignité absolue », il a demandé à Emmanuel Macron d’« imposer le retrait de la Russie à Total ».

Fermeté dans les mots…

A ce stade, ce dernier n’en a rien fait. La tonalité s’est même adoucie du côté des autorités françaises. Alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a jugé initialement qu’il y avait un « problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe », les « décisions » qu’il avait promises « dans les jours qui viennent » au sujet de TotalEnergies ne sont pas venues. Lire la suite.

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