Secret bancaire : les injures fusent entre la Suisse et l’Allemagne

Vendredi 20 mars 2009 — Dernier ajout samedi 21 mars 2009

Secret bancaire : les injures fusent entre la Suisse et l’Allemagne

De notre correspondant à Berlin, Patrick Saint-Paul

19/03/2009 | Mise à jour : 23:06 |

Extraits d’un article mis en ligne sur le site du journal Le Figaro :

La tension monte entre Berlin et Berne. La Suisse appelle au calme.

Le secret bancaire sème la zizanie entre l’Allemagne et ses voisins. Déjà brouillé avec le Lichtenstein, dont les banques ont été prises la main dans le sac à accueillir massivement les grosses fortunes cherchant à échapper au fisc allemand, Berlin essuie désormais les foudres de la Suisse.

Depuis le déclenchement de la crise financière, le gouvernement d’Angela Merkel est particulièrement remonté contre les paradis fiscaux qu’elle accuse d’abriter des comptes secrets allemands. Et Berlin menace ouvertement de placer la confédération helvétique sur une liste noire des « juridictions non coopératives » lors du prochain sommet du G20 le 2 avril à Londres, pour tenter de la faire renoncer à son secret bancaire.

Embarrassée par les démêlés de la banque UBS avec la justice américaine, la Suisse encaissait les coups sans broncher jusqu’à la dernière sortie du très peu diplomatique ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück. Réputé pour son franc-parler, Steinbrück a comparé la Suisse à des « Indiens » fuyant « la septième cavalerie de Yuma ». Ces propos ont déclenché un tollé en Suisse, allant de la convocation de l’ambassadeur allemand à une campagne de la presse contre Steinbrück, dont le portrait est accompagné par la mention « l’Allemand hideux ».

Déjà surnommé le « Peer Fouettard », il est désormais comparé à un nazi. « Je reçois des lettres de menaces qui viennent de Suisse et suis traité de nazi. C’est absolument disproportionné et inadmissible », s’est-il indigné, jeudi.

La veille, un député suisse du parti démocrate-chrétien (PDC), Thomas Müller, avait expliqué que Steinbrück lui rappelait « cette génération d’Allemands qui, il y a soixante ans, parcouraient nos rues vêtus d’imperméables en cuir, de chaussures montantes et avec un brassard ».

Lire la suite de l’article sur le site du journal Le Figaro.

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