Sept arrestations dans l’affaire des déchets toxiques d’Abidjan

Lundi 11 septembre 2006 — Dernier ajout mercredi 16 mai 2007

Sept arrestations dans l’affaire des déchets toxiques d’Abidjan

Vendredi 8 septembre à Abidjan.

Selon l’ONU, six personnes ont trouvé la mort et neuf mille ont été intoxiquées.

Par Laure NOUALHAT

LIBERATION.FR : Lundi 11 septembre 2006 - 18:09

L’affaire des déchets toxiques déversés au cœur de la capitale ivoirienne se poursuit sur un plan pénal. Le procureur de la République du Tribunal de première instance du Plateau d’Abidjan, Raymond Tchimou, a annoncé lundi après-midi que sept personnes, dont trois dirigeants de sociétés travaillant au Port d’Abidjan, avaient été arrêtées les 1er et 7 septembre.

D’après les dernières estimations de l’ONU, six personnes sont mortes et 9.000 ont été intoxiquées par les vapeurs des 400 tonnes de solution déversées dans une dizaine de décharges de la ville dans la nuit du 19 au 20 août. C’est une société ivoirienne qui les a déchargées d’un navire battant pavillon panaméen, le « Probo Koala ».

Le parquet avait immédiatement ouvert une enquête judiciaire auprès de la Direction de la police criminelle (DPC) et les premiers résultats ont abouti à l’arrestation des responsables des sociétés maritimes intervenues dans ces transactions (Puma Energie, Waibs et Tommy). Les responsables de la pollution encourent une peine de 15 à 20 ans de prison.

Trois experts de l’ONU ont été déployés lundi à Abidjan pour aider les autorités et les équipes internationales déjà sur place. La France a envoyé six pompiers spécialisés de la sécurité civile française. La Suisse a également décidé d’envoyer un expert en déchets toxiques et chimiques à Abidjan mardi, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

La présidence ivoirienne a annoncé la construction d’un bunker -sans en préciser les délais- destiné à recevoir les déchets ayant pollué la ville, ainsi que la mise en place d’une cellule chargée de suivre la crise « en temps réel ». 36 centres de santé (32 civils et 4 militaires) ainsi que deux unités de soins mobiles ont été mis à la disposition des personnes intoxiquées. Le gouvernement ivoirien a annoncé la semaine dernière la gratuité des soins et des médicaments pour les victimes de la pollution, en sollicitant l’assistance sanitaire de pays étrangers.

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Publié avec l’aimable autorisation du journal Libération.

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