Total se dit préoccupé par la situation en Birmanie

Samedi 20 février 2021

Total se dit préoccupé par la situation en Birmanie

Reuters•19/02/2021 à 14:31

PARIS (Reuters) - Total s’est déclaré vendredi préoccupé par la situation en Birmanie et a dit vouloir faire en sorte de garantir la santé et la sécurité de ses employés dans le pays, théâtre d’un coup d’Etat mené par l’armée le 1er février.

« Nous sommes préoccupés par la situation actuelle », a indiqué Total dans une déclaration en réponse au Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l’homme, en disant espérer « une résolution pacifique par le biais du dialogue ».

« Nous suivons de près la situation actuelle dans le pays et travaillons pour assurer la santé, la sûreté et la sécurité de nos employés et de nos sous-traitants », a ajouté le groupe pétrolier.

Total, qui condamne « les violations des droits fondamentaux de toutes personnes », a précisé qu’il continuerait de travailler avec ses partenaires et parties prenantes, y compris les chefs d’entreprise, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, pour « favoriser un environnement commercial respectueux des droits de l’homme ».

L’armée a pris le pouvoir le 1er février en Birmanie et décrété l’état d’urgence pour une durée d’un an, en contestant le résultat des élections législatives de novembre dernier largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi.

Depuis, la dirigeante birmane est en détention. Des centaines de personnes ont également été arrêtées.

Présent en Birmanie depuis 1992, Total y exploite principalement les champs en mer Yadana et Sein, qui assurent la moitié de la consommation du gaz du pays - à travers un gazoduc de la compagnie nationale MOGE - et 12% de celle de la Thaïlande.

Le groupe est également présent en partenariat avec l’australien Woodside Petroleum sur le permis d’exploration A6, situé en offshore profond à l’ouest du pays, sur lequel une découverte de gaz a été réalisée.

Dans un entretien à Reuters, le directeur général de Woodside, Peter Coleman, a déclaré que la société ne voyait pas le coup d’État freiner les travaux d’exploration de gaz cette année, y compris les travaux sur le champ A6, ajoutant que Woodside ne subissait aucune pression diplomatique pour se retirer du pays et jugeant très peu probable que les sanctions américaines entravent son travail.

Selon le dernier document de référence disponible de Total, la Birmanie représentait 1,7% de la production de gaz du groupe en 2019.

Total a versé au pays près de 229,6 millions de dollars en 2019, dont 51 millions au ministère des Finances et 178,6 millions à MOGE.

(Claude Chendjou et Benjamin Mallet, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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