Tracfin surveille le football

Jeudi 22 août 2013

Tracfin surveille le football

Mardi 20 août 2013 - 11:20

Le dernier rapport du service Tracfin, chargé de lutter contre le blanchiment, souligne l’imagination mise en œuvre pour rendre l’argent plus blanc que blanc. Il souligne notamment la vulnérabilité du football et notamment de son système des transferts de joueurs.

L’internationalisation de l’économie, tout comme la persistance des paradis fiscaux, est une bénédiction pour les as de la finance et du blanchiment d’argent. Tracfin, organisme dépendant du ministère de l’économie, cherche à démonter les montages imaginés pour blanchir de l’argent. Dans son rapport d’activité pour l’année 2012, il émet des doutes sur le système des transferts des joueurs de football. Il évoque comme cas pratique l’exemple d’un club français en mauvaise posture, racheté par un fonds d’investissement installé dans un paradis fiscal européen, et dont un joueur sur le déclin est transféré ensuite pour 15 millions d’euros dans une équipe sud-américaine, contrôlée par un autre fonds d’investissement installé lui dans un paradis fiscal. Curieux hasard, les deux fonds ont le même associé, lié à un réseau criminel latino-américain. Le transfert a donc servi à remettre dans le circuit européen de l’argent mal acquis. « L’industrie du football qui draine plusieurs milliards d’euros au niveau européen, présente une vulnérabilité accrue au risque de blanchiment », juge Tracfin avec un constat inquiétant : « Les clubs de football professionnels pourraient ainsi voir leurs recettes se fragiliser. Ces clubs (…) présentent ainsi une vulnérabilité accrue au risque d’infiltration par des capitaux d’origine douteuse. »

Pour surveiller les flux d’argent dans le football, Tracfin peut compter sur les agents de joueurs. Comme d’autres professions (banques, notaires, casinos, etc.), ils doivent informer Tracfin, dès lors qu’ils ont connaissance d’opérations leur paraissant suspectes. Mais alors que l’organisme a reçu en moyenne 100 déclarations d’opérations suspectes par jour en 2012, le football brille par son opacité. Tracfin n’a pas reçu la moindre information de la corporation. « Tracfin n’a, en 2012, comme les années précédentes, reçu aucune déclaration d’agent sportif, signe de la nécessité de consolider le dispositif existant », écrit l’organisme. La situation ne risque pas de changer. Aucun agent sportif ne s’est fait enregistrer comme déclarant auprès de Tracfin.

En savoir plus : http://www.sport.fr/football/tracfin-surveille-le-football-317632.shtm#ixzz2cexAdWgX

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