Un Genevois fait figure de pièce maîtresse dans un scandale financier en Malaisie

Samedi 27 juin 2015

enquête samedi 27 juin 2015

Un Genevois fait figure de pièce maîtresse dans un scandale financier en Malaisie

Par Dejan Nikolic

Accusé de chantage, X.L. a été arrêté lundi en Thaïlande, sur plainte de son ex-employeur. Les données qu’il a volées à PetroSaudi porteraient sur le détournement de 700 millions de dollars

D’un côté, l’antenne genevoise de PetroSaudi et ses ambitions en Asie. De l’autre, le premier ministre malaisien Najib Razak et son fonds souverain. Entre les deux, X.L, ex-directeur de la multinationale énergétique, arrêté lundi dans sa maison de Koh Samui en Thaïlande après avoir provoqué une tempête politique en Orient. De famille espagnole immigrée, et connu des milieux financiers genevois, l’homme de 49 ans est soupçonné d’avoir livré des données informatiques volées à PetroSaudi, impliquant le sommet de l’Etat malaisien dans une fraude colossale.

Les faits remontent à l’automne 2009. Date à laquelle PetroSaudi et 1MBD, le fonds de développement stratégique de Kuala Lumpur – aujourd’hui endetté à plus de 11 milliards de francs, selon Merrill Lynch –, s’accordent pour former une coentreprise afin d’accélérer les investissements moyen-orientaux en Malaisie. Le partenariat porte sur la somme initiale d’un milliard de dollars. A laquelle s’ajouteront d’autres montants comparables. La transaction la plus controversée : la disparition de 700 millions de dollars qui, par l’entremise d’un « golden boy » malaisien de 28 ans, Taek Jho Low – dit « la baleine » –, auraient fini dans des coffres helvétiques, après avoir transité par des paradis fiscaux anglo-saxons. Ce que PetroSaudi et le gouvernement malaisien réfutent.

Le parfum de scandale s’est répandu fin février dernier dans les colonnes du Sunday Times et du Sarawak Report. Vendredi, la rédactrice en chef de ce blog britannique, Clare Rewcastle Brown, s’est rendue à Genève pour s’entretenir avec l’épouse de X.L. « Elle a pu communiquer avec son mari, pour la première fois depuis son incarcération », résume-t-elle, avant de s’interroger sur la base légale de sa détention. Et cette dernière de regretter : « Nous lui avions pourtant dit de quitter la Thaïlande, qu’il courait un risque. Mais il ne nous a pas écoutés. »

Car pour cette journaliste d’investigation née en Malaisie, X.L. est un donneur d’alerte, persécuté par PetroSaudi et les autorités malaisiennes soucieuses de récupérer les ordinateurs et autres racks de mémoires sensibles saisis. « J’ai en ma possession 3 millions de courriels détaillant l’affaire criminelle entre l’Etat malaisien et PetroSaudi. L’argent siphonné est actuellement entreposé dans des banques à Zurich, comme BSI, RBS et Coutts. Mais aussi d’autres établissements helvétiques privés, installés notamment à Singapour. Dans les semaines qui viennent, je m’engage à publier de nouveaux noms », explique-t-elle. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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