Un livre sur l’affaire Stern est interdit en Suisse

Dimanche 6 mai 2007

Un livre sur l’affaire Stern est interdit en Suisse

mercredi 26 juillet 2006, 23h49

GENEVE (AFP) - Un nouveau livre sur l’assassinat du banquier français Edouard Stern est interdit en Suisse, car il risque de poser problème du point de vue de la présomption d’innocence de l’accusée, selon un jugement du Tribunal de première instance de Genève publié mercredi.

"Combinaisons mortelles", titre provisoire du livre écrit par deux journalistes du quotidien suisse La Tribune de Genève, revient sur les circonstances de l’assassinat du banquier à son domicile genevois le 28 février 2005.

Le corps d’Edouard Stern avait été retrouvé habillé d’une combinaison sado-maso et sa compagne, Cécile Brossard, avait avoué le meurtre par balles deux semaines plus tard.

Le Tribunal a jugé que le livre ne portait pas atteinte à la personnalité de l’accusée, mais qu’il pouvait poser problème par rapport à la présomption d’innocence.

« Nous allons évidemment faire appel auprès de la Cour de justice », a déclaré Robert Assaël, avocat des deux journalistes.

« Cette décision revient à interdire toute publication sur une affaire en cours, en violation de la liberté d’_expression et de la liberté de presse », a dénoncé l’avocat.

La remise du manuscrit à l’éditeur et sa parution resteront proscrites jusqu’à ce que le recours soit tranché.

Sur requête des défenseurs de la meurtrière présumée, une ordonnance provisoire avait interdit la publication le 30 juin. Les journalistes Valérie Duby et Alain Jourdan s’apprêtaient alors à remettre à leur éditeur français Privé le fruit d’un an et demi d’investigations.

Les deux journalistes soulignent que leur ouvrage s’abstient de trancher entre les deux thèses en place pour expliquer le geste de Cécile Brossard : celle d’un crime passionnel, prônée par la défense, ou bien celle d’une affaire d’argent, défendue par la famille du défunt.

Le procès de Cécile Brossard n’est pas attendu avant la mi-2007.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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