Un milliardaire franco-israélien, la Guinée, la Suisse et Nicolas Sarkozy

Mardi 13 août 2019

Un milliardaire franco-israélien, la Guinée, la Suisse et Nicolas Sarkozy

Beny Steinmetz va être jugé en Suisse pour corruption en Guinée. Le problème, c’est que Conakry ne le poursuit plus, à la suite d’une négociation menée par l’avocat Nicolas Sarkozy.

Par notre correspondant à Genève, Ian Hamel Publié le 13/08/2019 à 12:55 | Le Point.fr

C’est une histoire de fous, mais encore faudrait-il savoir s’il y a véritablement des fous. Car tous les protagonistes de ce scandale pourraient bien s’en tirer sans la moindre égratignure. À commencer par le roi du diamant Beny Steinmetz, qui obtient en 2008 l’accès au gisement de Simandou, dans le sud de la Guinée, considéré comme l’une des plus grandes réserves mondiales de minerai de fer. Pour l’obtenir, ce Franco-Israélien installé en Suisse a-t-il distribué des pots-de-vin ? En particulier à Mamadie Touré, la quatrième épouse de l’ancien président Lansana Conté ?

Arrivé au pouvoir en 2010, le nouveau président Alpha Condé retire son permis à la société Beny Steinmetz Group Resources (BSRG). En 2013, une commission rogatoire internationale est adressée en Suisse, où Beny Steinmetz réside avec sa famille. « Une partie importante de l’activité du groupe BSRG était conduite à l’époque depuis Genève, où Beny Steinmetz était par ailleurs domicilié. Les sommes versées à titre de pots-de-vin selon l’acte d’accusation s’élèvent à environ 10 millions de dollars, dont une partie a transité par des comptes en Suisse », écrit le Ministère public genevois dans un communiqué datant du lundi 12 août.

Jusqu’à 10 ans de prison

Le procureur Claudio Mascotto, réputé pour sa pugnacité, a retenu les infractions de corruption d’agents publics étrangers et de faux dans les titres contre le milliardaire franco-israélien et deux autres prévenus. Faux dans les titres, car ils sont accusés d’avoir fabriqué des faux contrats et des fausses factures « pour cacher aux banques et aux autorités que BSRG finançait le paiement de pots-de-vin ». Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison. Le procès pourrait avoir lieu en 2020. C’est la première fois que le canton de Genève mènera seul un procès pour corruption internationale. Lire la suite.

Revenir en haut